La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -295-Le Théâtre Victor Hugo à Bagneux, une couleur artistique singulière au sein du Grand Paris

Jazz au féminin au Théâtre Victor Hugo avec Esinam, Sélène Saint-Aimé et Äkä

Jazz au féminin au Théâtre Victor Hugo avec Esinam, Sélène Saint-Aimé et Äkä - Critique sortie  Bagneux Théâtre Victor Hugo à Bagneux
Sélène Saint-Aimé, récemment désignée « Révélation » aux Victoires du jazz. © Nikola Condric

Gros plan

Publié le 23 décembre 2021 - N° 295

Sous un titre qui dit son ambition à mettre en avant les femmes instrumentistes, le Théâtre Victor Hugo présente trois artistes aux démarches singulières.

Première parmi les trois musiciennes incluses dans cette programmation, la flûtiste Esinam, d’origine belge et ghanéenne, présente un projet électro-soul à base de samples, de boucles et de beats dans lequel elle intègre des sonorités éwés, ethnie d’origine de son père. L’écheveau de ses compositions prend des allures de trip psychédélique et nomade, ignorant volontiers les frontières et les catégories esthétiques au profit d’une libération des âmes et des corps. La contrebassiste Sélène Saint-Aimé tisse elle aussi un ingénieux dialogue, entre le jazz le plus contemporain (elle revendique l’influence de Steve Coleman) et ses racines caraïbes dans un groupe où se croisent et se côtoient musiciens cubain (Irving Acao au saxophone), américain (Hermon Mehari à la trompette), antillais (Sonny Troupé à la batterie et au tambour ka) et les cordes européennes du violon de Mathias Levy et du violoncelle de Guillaume Latil. Entre poésie et musique, improvisation et composition, son répertoire s’abstrait lui aussi des frontières, dans un geste aux résonances autobiographiques et sensibles.

Dialogues curieux

Quant au projet « Äkä » entrepris par la chanteuse Leïla Martial, sous-titré « Free Voices of Forest », il découle d’une curiosité ancienne pour les chants pygmées et leurs fascinantes polyrythmies vocales. Affranchie de longue date de toute classification stylistique, Leïla Martial a fait de la voix un instrument agile, intrépide et polyglotte, machine à sons et organe à surprises. Elle a convié à un dialogue inventif et curieux le groupe Ndima qui regroupe cinq chanteurs du peuple aka venus des forêts du Congo, qu’elle confronte à l’éventail des percussions corporelles et vocales développées par deux de ses complices, Rémi Leclerc et Éric Pérez, en un dialogue interculturel qui ne manque ni de pulse, ni de magie.

Vincent Bessières

A propos de l'événement

Théâtre Victor Hugo à Bagneux
14, avenue Victor Hugo, 92220 Bagneux

Esinam, le 23 janvier à 17h ; Sélène Saint-Aimé le 13 mars à 17h ; Äkä le 9 avril à 20h30.

Tél : 01 46 63 96 66.

www.theatrevictorhugo-bagneux.fr

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