La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -164-sartrouville

Hubert Jégat, auteur

Hubert Jégat, auteur - Critique sortie Théâtre

Publié le 10 janvier 2009

Pénélope, côté texte

A travers sa collaboration avec sa complice marionnettiste Elise Combet, Hubert Jégat apprécie de construire une écriture différente, où l’on pense avec l’univers plastique et l’image.

Quel est votre parcours, qu’est-ce qui vous a conduit à l’écriture ?
Je dirige une compagnie de théâtre de marionnettes contemporaines depuis 2001 qui s’appelle la compagnie Créatures, mais c’est d’abord l’écriture qui m’a conduit au théâtre. Pour moi, les deux choses sont liées : j’écris les créations de la compagnie, et à côté de cela, j’écris pour la jeunesse. Avec Elise Combet, on a déjà collaboré ensemble à un projet jeune public, mais nos autres créations étaient vraiment des créations tout public.

Comment écrit-on pour la marionnette ?
On écrit vraiment différemment. On pense avec l’objet et un univers plastique, on pense avec la scénographie et l’image. L’écriture n’est pas axée sur le comédien ou le sentiment. Pour un précédent spectacle par exemple, j’étais vraiment sur une écriture cinématographique, avec des séquences, et une architecture ou une dramaturgie qui laisse une très grande part à la propre construction du spectateur.
 
« Il y a en arrière plan d’une part l’Odyssée d’Ulysse, et d’autre part un point de vue féminin, celui de sa femme restée seule à la maison avec son fils. »
 
Qu’est-ce qui est spécifique à ce projet Pénélope ?
Ce qui est vraiment intéressant sur ce projet, c’est qu’il y a en arrière plan d’une part l’Odyssée d’Ulysse, et d’autre part un point de vue féminin, celui de sa femme restée seule à la maison avec son fils. Pour raconter l’histoire d’un héros, elle va se situer dans le mensonge. Nous avons là l’idée du mensonge pour justifier l’absence de quelqu’un. Dans l’architecture, j’essaye d’intégrer les différents éléments comme la scénographie, les marionnettes, ce qui est en voix, ce qui est en images. Tout se construit en même temps.

Vous travaillez avec la marionnettiste Elise Combet sur des allers-retours entre l’écriture et la construction sur le plateau.
Ce sont des allers-retours permanents, comme cela peut se faire en théâtre quand des auteurs et des metteurs en scène travaillent main dans la main. Cela a toujours existé, et dans la marionnette cela peut être très fort à cause de l’objet que l’on peut retravailler en permanence, réarticuler à nouveau. Le texte s’en ressent, et c’est aussi cette liberté que j’aime dans l’écriture : pouvoir réécrire, changer, bouger, adapter par rapport à l’objet.

Est-ce une contrainte de partir d’un tel mythe déjà écrit, comment gérer ce rapport à une œuvre qui est déjà monumentale ?
Ce n’est pas une contrainte, au contraire c’est une très grande ouverture sur d’autres possibilités. On peut choisir dedans, ou au contraire s’en éloigner. L’Odyssée offre une multitude de points de vue. Je ne vais pas la raconter, cela n’a pas grand intérêt. Justement, l’art de la marionnette permet de développer à côté du texte des univers très forts.

Propos recueillis par Nathalie Yokel


A propos de l'événement



x

Suivez-nous pour ne rien manquer sur le Théâtre

Inscrivez-vous à la newsletter

x
La newsletter de la  Terrasse

Abonnez-vous à la newsletter

Recevez notre sélection d'articles sur le Théâtre