La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -186-biennale

Hervé Diasnas

Hervé Diasnas - Critique sortie Danse
© Daniel Aimé Diaphane d’Hervé Diasnas

Publié le 10 mars 2011

Diaphane : danse aéroterrestre

La nouvelle pièce d’Hervé Diasnas convie trois danseurs « terriens » et deux « aériens » dans une expérience poétique d’envol entre ciel et terre.

 « Diaphane donne à voir, comme l’écrivait Kundera, cette insoutenable légèreté de l’être, mais sans vouloir l’illustrer. »
 
En quoi consiste le concept d’écriture aéroterrestre qui est au cœur du projet ?
 
Hervé Diasnas : La danse aéroterrestre est une recherche que je mène sur le lien entre un danseur qui a les pieds bien sur terre et un appui solide, et un partenaire qui a des appuis totalement volatiles. A partir de là, on crée une nouvelle relation, pas seulement en rapport à l’apesanteur, mais un autre type de rencontre, parce que le langage de l’un est basé sur une chose que l’autre ignore totalement. Cela donne un langage poétique tout à fait savoureux, étrange, avec des systèmes d’équilibres et de portés qui n’en sont pas. On diffracte ainsi les rapports habituels, grâce à des choses qui sont à la fois très drôles et très poétiques.
 
Vos propres interprètes côtoient deux personnes de la compagnie Motus Modules. Quel est leur rôle en tant que comédiens-manipulateurs ?
 
H. D. : Je travaille depuis plus de dix ans avec cette compagnie. J’aime leur poésie et leurs compétences dans le domaine de l’aérien, leur élan, leur envol. J’assure la direction du projet mais nous sommes dans la complémentarité. Dans Diaphane, je mets en scène les manipulateurs qui sont parfaitement à vue, sans personne en coulisses qui tire les ficelles. Leur présence compte beaucoup dramaturgiquement. Leur activité, qui est de faire poids et contrepoids, est intégrée à la pièce. On donne à voir un phénomène extraordinaire de binôme, avec le danseur qui est au bout du câble. La danse aéroterrestre est le résultat de l’union de forces, d’une beauté et d’une méticulosité surprenantes.
 
 Comment cela joue-t-il sur le corps du danseur ?
 
H. D. : On joue constamment sur l’instabilité, le contact. On parle donc de communication, en ouvrant un champ de réflexion. En fait, Diaphane parle de ce qui est essentiel dans la vie des êtres humains, à savoir comment ils communiquent entre eux. Elle donne à voir, comme l’écrivait Kundera, cette insoutenable légèreté de l’être, mais sans vouloir l’illustrer. On se retrouve avec des états de corps qui ressembleraient à certains états d’âme. Voler, c’est quand même un des grands rêves de l’homme ! On le fait à notre manière, et on fait en sorte que le public puisse s’envoler un peu !
 
Propos recueillis par Nathalie Yokel


 
Diaphane d’Hervé Diasnas, les 1er, 3 et 4 mars à 20h30 Salle Jacques Brel à Fontenay-sous-Bois.

A propos de l'événement



x

Suivez-nous pour ne rien manquer sur la Danse

Inscrivez-vous à la newsletter

x
La newsletter de la  Terrasse

Abonnez-vous à la newsletter

Recevez notre sélection d'articles sur la Danse