Joanne Leighton présente « Le chemin du wombat au nez poilu »

Pourquoi avez-vous dans votre titre fait référence au wombat au nez poilu, un animal typique de l’Australie ?

Joanne Leighton : Je suis d’origine australienne et j’avais envie de faire rêver les enfants en convoquant les paysages d’Océanie, sa faune et sa flore, tout en sensibilisant à la manière dont ce territoire est menacé par le dérèglement climatique, notamment par la sécheresse. Lors des incendies de 2018, les wombats qui creusent des terriers les ont partagés avec d’autres animaux. C’était une belle manière de faire collectif dans cette situation de crise.

« Je voulais éviter d’être didactique, parler de ces enjeux écologiques avec poésie, pour toucher les enfants en les faisant rêver. »

Comment avez-vous convoqué les paysages australiens dans la pièce ?

J.L. : C’est une pièce plutôt abstraite, un conte chorégraphique pour deux interprètes, où les paysages sont transcrits en danse, en récits et en musique, mais aussi grâce à des projections vidéo, qui rendent visibles la teinte brune et la lumière vive qui les caractérisent. C’est la deuxième fois que je parle de l’Australie après la pièce Songlines (2021), dont Le chemin du le wombat au nez poilu est une sorte d’extension.

Quels étaient les enjeux de créer pour le jeune public ?

J.L. : Tout au long du travail, nous avons été en contact avec les enfants, qui ont  suivi beaucoup d’étapes de la création de la pièce. C’est un spectacle pour toute la famille, mais qui s’est construit avec eux. Je me suis demandée comment parler de ces réalités très graves sans être austère. Je voulais éviter d’être didactique, parler de ces enjeux écologiques avec poésie, pour toucher les enfants en les faisant rêver. J’avais envie de les transporter, de les faire rêver, ce qui n’est pas du tout évident dans ce monde en crise !

Propos recueillis par Belinda Mathieu.