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LES RENDEZ-VOUS CHOREGRAPHIQUES DE SCEAUX

LES RENDEZ-VOUS CHOREGRAPHIQUES DE SCEAUX - Critique sortie Danse
© Laurent Philippe

Publié le 10 octobre 2010

LA FIN DE LA SAISON MARQUE L’EVENEMENT DANSE DES GEMEAUX : UNE PROGRAMMATION INTERNATIONALE, QUI ACCUEILLE DE GRANDES FORMES CONTEMPORAINES. AVEC UNE SURPRISE QUI VIENDRA SANS DOUTE DE LA PLUS PETITE D’ENTRE ELLES…

Les Rendez-Vous Chorégraphiques de Sceaux sont un concentré de danse qui vient clore une saison riche en théâtre et en musique. La scène s’ouvre sur le mythe d’Orphée, réorchestré selon toute la fantaisie que l’on connaît au tandem Montalvo-Hervieu. Une pièce de grande envergure, qui rassemble les ingrédients habituels de leur travail : bestiaire imaginaire relayé par une vidéo omniprésente, mixages gestuels et musicaux… La signature des chorégraphes reste indéniable, sur le mode du collage, en éludant les questions posées par Orphée, au-delà du mythe. Le Ballet de Lorraine, avec un programme « Made in USA », montre qu’il est des chorégraphes dont l’empreinte est immédiatement lisible mais dont la remise en question est permanente : Cunningham, d’abord, qui a traversé plus d’un demi-siècle de danse dans une écriture finement abstraite mettant en jeu les infinies possibilités du corps, n’a cessé de réinterroger ses processus de création (ici le hasard au fil du Yi-King, le livre des transformations, avec Fabrications).

Une mécanique bien rôdée par Aurélien Bory
 
Le programme américain se poursuit avec la noirceur et l’étrangeté de Martha Graham dans une œuvre de 1936 annonçant le désastre de la guerre, et avec la flamboyance de William Forsythe qui pousse à bout sa technique sur Jean-Sébastien Bach. Et, pour poursuivre le voyage outre-Atlantique, on pourra également compter sur la présence du ballet d’Alonzo King à l’esthétique beaucoup plus fastueuse dans Shéhérazade et Dust and Light. Mais, incontestablement, c’est la proposition d’Aurélien Bory qui se détache de toute cette programmation. Avec Sans objet, tout le spectaculaire réside dans la présence sur scène d’un immense robot industriel. Deux hommes aux prises avec une mécanique vivante bien huilée créent un univers inédit, mêlant danse, acrobatie et beauté plastique. Qui est la machine ? Où se situe la danse ? Un beau final pour ces Rendez-Vous Chorégraphiques.

Nathalie Yokel


Orphée, de José Montalvo et Dominique Hervieu,
du 27 au 30 avril.
Soirée Répertoire USA, par le Ballet de Lorraine,
les 5, 6 et 7 mai.
Shéhérazade et Dust and Light, d’Alonzo King,
les 13 et 14 mai.
Sans objet, d’Aurélien Bory, du 19 au 21 mai.

A propos de l'événement



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