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Focus -272-Le Trident, Scène nationale de Cherbourg~en~Cotentin
Fanny Blondeau, Geoffrey Carey, Malo de La Tullaye, Thomas Gonzalez et Les Cris de Paris interprètent l’adaptation de L’Heptaméron de Marguerite de Navarre, dirigée par Benjamin Lazar et Geoffroy Jourdain.
« Le spectacle est comme un damier de musiques et d’histoires qui se répondent. »
Pourquoi choisir de travailler autour de cette œuvre si peu connue ?
Benjamin Lazar : Je trouve intéressant, comme je l’avais fait avec le vrai Cyrano de Bergerac, de faire découvrir des écritures peu lues. L’Heptaméron est une collection d’histoires racontées par un groupe de narrateurs qui s’inventent ce passe-temps comme exutoire à une longue attente. Marguerite s’inspire du Décaméron de Boccace mais elle ajoute l’idée que les histoires doivent être vraies. Cela lui permet de donner à l’imaginaire une valeur de vérité. A partir de cette situation, nous jouons sur la superposition des temps, nous sommes entre les XVIème et XXIème siècles, dans cette zone entre plusieurs lieux et plusieurs temps que permet d’habiter le théâtre.
Comment liez-vous le texte et la musique ?
B. L. : Avec Geoffroy Jourdain, nous explorons à chaque spectacle des manières différentes de mêler musique et théâtre. Ici le principe de narrations successives nous permet de basculer du récit au théâtre de manière imprévue et renouvelée. On cherche ce même imprévu dans le glissement de la parole parlée au chant, et ce, d’une manière plus originale qu’à l’opéra. Le madrigal est l’étape juste avant l’invention de l’opéra : ce ne sont pas des personnages qui parlent, mais des poèmes, chantés à plusieurs voix. Le spectacle est comme un damier de musiques et d’histoires qui se répondent.
Quel est le thème du texte et donc du spectacle ?
B. L. : Le texte parle de l’amour, de sa répétition et de ses variations, souvent de manière assez sombre. La passion amoureuse est décrite comme un flux qui n’est ni choisi ni maîtrisable. Marguerite la regarde avec humour, et parfois avec attendrissement. C’est aussi, à travers les lignes, un texte magnifique sur la solitude et les tentatives pour en sortir. Les madrigaux, eux, sont traversés par un thème général, qui est l’absence de l’objet amoureux dans le poème. Dans ce jeu de miroirs autour d’un centre vide, se lit une question existentielle, parfois inquiète, mais aussi une recherche d’harmonie entre les êtres, même éphémère, le temps d’un madrigal.
Propos recueillis par Catherine Robert
Tél. : 03 22 97 79 77. Théâtre des Bouffes du Nord du 1er au 23 février. A L’Italienne au Trident les 18 et 19 mars 2019. Puis en tournée jusqu’en avril.
Le Trident - Scène nationale de Cherbourg-en-Cotentin
Place du Général de Gaulle, 50100 Cherbourg-en-Cotentin.
Tél : 02 33 88 55 55.
www.trident-scenenationale.com
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