Eva Perón & L’Homosexuel ou la difficulté de s’exprimer
Marcial Di Fonzo Bo met en scène les acteurs [...]
Focus -257-En 2017/2018, au TnBA : un théâtre pour le public, avec le public.
Fidèle à son goût de l’hybride et du fragmentaire, Renaud Cojo s’intéresse à la notion de frontière. Entre fiction, performance et documentaire, il nous mène à la découverte d’une ville américano-canadienne.
« Une utopie, une tangente. Il y a quelques années, lorsqu’un ami m’a parlé du « Haskell Opéra » situé à l’exacte frontière entre le Canada et les Etats-Unis, c’est ce à quoi j’ai tout de suite pensé. Car alors que les moyens actuels de transport et de communication nous permettent de franchir n’importe quel obstacle et n’importe quelle distance, l’homme n’a jamais construit autant de murs qu’aujourd’hui. Dans l’optique d’un projet sur la frontière, je suis allé visiter ce théâtre situé dans la petite ville de Stanstead. Le récit de ce voyage constitue l’une des deux parties du spectacle Haskell Junction. L’autre est composée d’éléments disparates réunis par mes quatre interprètes et moi-même sous une forme de performance.
Théâtre entre deux chaises
Nous y abordons la frontière sous des angles divers : géopolitique bien sûr, mais aussi intime et philosophique. Cela avant de rassembler le propos autour du docu-fiction tourné à Stanstead. Pour symboliser la ligne de démarcation qui traverse le théâtre, le plateau est séparé en deux, comme l’est le Haskell Opéra et la ville, où la douane s’est renforcée depuis le 11 septembre 2001. Les acteurs passeront ainsi sans cesse d’une terre hostile à la terre promise, avec au-dessus de la tête un paysage inversé. Une forêt d’où tombent régulièrement des gilets de sauvetage. Accompagnée de musique et de passages chorégraphiques, cette poésie visuelle est avant tout politique. Il s’agit de mettre les spectateurs au travail. D’encourager la pensée autant que le rêve ».
Propos recueillis par Anaïs Heluin
Tél. : 05 56 33 36 80.
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