La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

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Gustave Akakpo

Gustave Akakpo - Critique sortie Théâtre
Gustave Akakpo

Publié le 10 février 2008

Reflets du monde

Né au Togo en 1974, Gustave Akakpo est auteur, comédien, conteur, illustrateur. A travers A petites Pierres et Habbat Alep, il porte un regard poétique et politique sur le monde qui l’entoure.

Quels sont les fondements de votre univers littéraire ?

Gustave Akakpo :
Aujourd’hui, on parle souvent de notre monde comme d’un village planétaire. En effet, chacun, dans son petit coin, est ouvert, d’une façon ou d’une autre, sur ce qui se passe ailleurs. Ainsi, mon écriture parle bien sûr de mon vécu, de mon quotidien, mais également de ce que je vois à la télévision, sur Internet… J’ai l’impression qu’il y a des pans entiers du monde qui séjournent en moi et qu’écrire est une façon d’éclairer, à ma façon, certaines problématiques.
 
Vous ne vous sentez donc pas porteur d’une parole exclusivement africaine…

G. A. :
Non, pas du tout. Je me sens vraiment soumis à toutes sortes de sujets et d’envies. J’ai écrit A petites Pierres, une comédie traitant d’un thème grave, suite à la réception d’e-mails demandant de signer des pétitions contre la lapidation de la Nigériane Amina Lawal. Chaque pièce crée sa propre écriture, sa propre poésie. Je possède une vision de la langue très rythmique, très musicale. Ainsi, pour écrire Habbat Alep, un texte sur l’enfermement, la dictature, sur un jeune métis syrio-togolais en quête d’une plus grande ouverture sur le monde, je me suis mis à écouter de l’arabe pour percevoir un rythme, capter des influences, des couleurs…
 
 « J’ai l’impression qu’il y a des pans entiers du monde qui séjournent en moi. »
 
Pourquoi avoir choisi de traiter le thème de la lapidation à travers la comédie ?

G. A. :
Parce qu’il me semblait que la farce, la légèreté apparente du ton de cette pièce, pouvaient apporter une distance comparable à celle qu’établissent les journaux télévisés lorsqu’ils nous rendent témoins des drames du monde entre deux pages de publicité, lorsqu’ils nous montrent des images de guerres, de massacres, sans nous en faire concevoir toute la réalité.
 
Propos recueillis par Manuel Piolat Soleymat


A petites pierres, de Gustave Akakpo ; mise en scène de Thomas Matalou. Habbat Alep, de Gustave Akakpo ; mise en scène de Balazs Gera. Du 7 octobre au 1er novembre 2008.

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