Farid Ounchiouene

« J’ai rencontré D’ à travers mes spectacles car il s’est intéressé à mon travail. Il avait envie qu’on soit sur scène ensemble, et il a réfléchi à un texte qu’on pourrait dire. Les problématiques abordées m’intéressent : l’identité, la perception par un gamin du monde et de ce qui s’y passe. J’ai amené D’ vers la danse : la phase chorégraphique permet de mettre en espace la rencontre et la confrontation entre les deux personnages – l’ogre et sa proie -. Il a fallu trouver quelque chose de commun dans l’aller-retour entre nous. Silenciô est marqué par une tache au ventre qui grandit avec le danger qui le menace. La taille de sa tache dicte sa façon de bouger : il n’arrête pas de parler et de bouger, mais quand sa tache grandit, je ne suis plus qu’un mouvement perpétuel. L’ambiance sonore est celle d’un univers sombre – qui est, je crois, vraiment la marque de D’ – et il a fallu rendre la rencontre entre les deux personnages en fonction de nos corps à nous, plutôt massifs. D’ interprète une danse qui lui appartient, et qui, peu à peu, découvre l’ogre en lui. Chaque personnage évolue et ce qui est dit de l’enfance l’est de façon très imagée, même si tout le spectacle est porté par le texte. »

Propos recueillis par C. Robert