Le reste de la saison
Une saison aussi riche en classiques qu’en [...]
Focus -246-Comédie de l’Est / Saison 2016~2017
Bilan positif pour la Comédie de l’Est, dont le directeur, Guy Pierre Couleau, installe la saison à venir sous le signe de la métamorphose, avec Shakespeare en éclaireur et la confiance comme guide.
« Le public est là où il y a du sens. »
Quel bilan et quelles perspectives en ce début de saison ?
Guy Pierre Couleau : Je pense surtout aux gens qui viennent chez nous, dans ce théâtre, et j’ai envie de dire « Super, merci ! », avec la promesse de continuer à proposer des choses qui font réfléchir, rêver et construire ensemble. Les gens ont envie de partager quand il s’agit de vivre ensemble. Nous avons, par exemple, lancé le billet solidaire : si on donne un peu plus que le prix du billet, c’est au bénéfice de ceux qui n’ont pas les moyens de venir au théâtre. Et ça marche ! L’adhésion et la fidélité de notre public sont très encourageantes. 93% de fréquentation, une hausse du nombre des abonnements, 20 000 spectateurs, la saison passée, pour une ville de 65 000 habitants : c’est à la fois surprenant et réconfortant dans une année terrible où l’on craignait que les gens ne viennent pas au théâtre. Mais le public est là où il y a du sens. Les établissements culturels ont un vrai rôle à jouer dans ce pays et le soutien du public est un témoignage très fort.
Quelle est la couleur de la saison à venir ?
Guy Pierre Couleau : Le Département, obligé de faire face à la contrainte budgétaire liée à l’explosion du chômage, est pris à la gorge. Nos subventions ont donc baissé. Mais cela ne nous empêche pas de créer des œuvres et de l’emploi et de continuer à travailler. Nous entamons une grosse saison de production et de diffusion. On tourne Amphitryon, Don Juan revient de guerre, Le Songe d’une nuit d’été et d’autres coproductions. Notamment avec Shakespeare, mais pas seulement, c’est une saison placée sous le signe de la métamorphose. J’aimerais bien que les choses changent et que ça aille mieux pour beaucoup de gens, et que, en référence à Ovide, on puisse tous se découvrir soi-même autrement.
Vous montez Shakespeare pour la première fois…
Guy Pierre Couleau : Quand Vincent Goethals m’a proposé une mise en scène pour Bussang, j’ai beaucoup hésité, mais cette pièce convient très bien à ce projet de théâtre populaire avec les amateurs, et on dirait que ce théâtre a été construit pour elle. Nous la reprendrons en version réduite en 2017 à Colmar, Chatenay-Malabry et Ivry. Le Songe d’une nuit d’été est un texte d’amour, mais aussi d’ombre et de rêve où Shakespeare nous dit que lorsqu’on ne comprend rien aux choses, il faut créer les conditions pour y voir clair. C’est un texte qui fait réfléchir sur la manière de s’emparer de l’art. La déclaration d’intention des artisans, au cœur de la pièce, est très claire : faire avec les moyens du bord et faire quand même. Ce message est très important pour notre époque. Je crois que tout le monde a besoin de ça : voilà aussi pourquoi j’ai choisi ce texte, et voilà pourquoi j’ai choisi de le monter avec une équipe très complice, une vraie troupe composée d’artistes qui se connaissent et me connaissent et savent ce que je veux raconter.
Propos recueillis par Catherine Robert
Tél. : 03 89 24 31 78. Site : www.comedie-est.com
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