Entretien / Martine Tremblay
Un mécénat au service des jeunes [...]
Focus -220-La Fondation Banque Populaire et Les Musicales de Bagatelle
Le compositeur Philippe Hersant est le président du jury du concours de la Fondation Banque Populaire. Il revient sur la sélection des jeunes musiciens.
Comment voyez-vous votre rôle de président du jury « musique » de la fondation Banque populaire ?
Philippe Hersant : Le plus important est de maintenir le niveau d’excellence qui, depuis vingt ans, a fait la renommée de la Fondation. Nous sommes tous attachés à cela. Et tout particulièrement Marielle Nordmann, qui a longtemps cumulé la présidence du jury et la direction artistique de la Fondation et qui a choisi de se concentrer désormais sur cette deuxième tâche, celle de programmer nos lauréats dans des concerts et des festivals, telles Les Musicales de Bagatelle, qui ont lieu chaque année à Paris pendant le week-end de la Pentecôte.
Comment se déroule la sélection ?
P.H. : Elle se déroule en deux temps. Tout d’abord, avec Martine Tremblay, nous examinons les dossiers et vérifions que chaque candidat est bien habilité à concourir. Nous avons dû en effet établir des règles assez strictes, dont le détail figure sur le site internet de la Fondation. Puis nous auditionnons les candidats – une quinzaine – dans une après-midi. Cela se passe souvent dans un salon de la Fondation Polignac, qui a la gentillesse de nous accueillir. Le programme est libre, mais doit comporter trois œuvres. Nous les écoutons durant 15 ou 20 minutes. Le nombre des lauréats n’est pas limité : il y a des crus exceptionnels et il nous est arrivé d’accueillir les deux tiers des candidats qui se présentaient. Mais il est arrivé aussi que nous n’en prenions que 4 ou 5…
Outre les interprètes, la bourse s’adresse-t-elle également aux compositeurs ?
P.H. : Oui, la Fondation donne également des bourses aux compositeurs. Thierry Pécou, Guillaume Connesson, Oscar Strasnoy, François Sarhan et bien d’autres en ont bénéficié.
Cette aide aux compositeurs a longtemps été méconnue – moins connue en tout cas que notre action envers les instrumentistes. Pendant longtemps, j’ai regretté qu’il n’y ait pas plus de candidatures. Peut-être cela est-il en train de changer : dix compositeurs postulent en effet pour la prochaine session, ce qui est un signe encourageant. Je m’en réjouis, car j’ai vraiment eu à cœur, depuis que je suis président, de développer les bourses pour les compositeurs et d’établir des passerelles entre les lauréats interprètes et les lauréats compositeurs. Cet été, le festival d’Uzerche (que la Fondation soutient depuis des années) accueillera, comme d’habitude, quelques-uns de nos jeunes interprètes, mais aussi un compositeur qui nous a rejoints l’an dernier, Tomas Bordalejo.
Propos recueillis par A. Pecqueur
Samedi 7 et dimanche 8 juin à 15h et 19h, lundi 9 juin à 15h.
Un mécénat au service des jeunes [...]