La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -139-Les Pays de la Loire en Avignon Entre Loire et Rhône, au confluent des talents

Entretien : Hervé Maigret Générations Kadors : l’univers masculin au son des années 60.

Entretien : Hervé Maigret

Générations Kadors : l’univers masculin au son des années 60. - Critique sortie Danse

Publié le 10 juin 2006 - N° 139

Après un parcours de huit ans en tant qu?interprète de Claude Brumachon au
CCN de Nantes, Hervé Maigret a fondé la compagnie NGC 25. Génération Kadors,
sa nouvelle pièce, travaille sur l’univers masculin en associant deux adultes et
deux enfants.


Qu?est-ce qui caractérise le travail de votre compagnie ?

Hervé Maigret : Je pars de scénarios dansés, et j’essaie de travailler
sur ce qui est le plus tabou en danse, c’est à dire la narration. On travaille
bien sûr avec les fondamentaux de la danse, mais j’essaie de casser ces tabous
qu’on a sur la danse contemporaine, avec ces histoires de recherche intérieure,
presque intellectuelle. Tout cela fait partie de la recherche, mais à partir du
moment où on le présente sur scène, j’aime qu’on ne voit plus toutes ces
ficelles. Notre gestuelle est très dansée, très écrite, mais on navigue dans
plein d’univers différents.

Le spectacle que vous présentez à Avignon est directement lié à une ancienne
pièce,
Les Kadors.

H.M. : En 2000, j’ai créé ce duo masculin intitulé Les Kadors. On
a travaillé sur l’univers masculin et ses codes machistes, frimeurs. J’ai traité
cet univers avec deux hommes autour d’un juke box et avec des musiques des
années 60 à 70. Je joue sur ces souvenirs pour faire des choses plus décalées,
et pour montrer la fragilité des personnages. Cette année, à Avignon, on
présente Génération Kadors, avec en plus deux enfants. L’idée était de
faire avec eux une sorte de première partie des Kadors, pour montrer
comment les codes sociaux naissent. Ces deux jeunes garçons vont évoluer tous
les deux dans nos personnages, quasi-habillés de la même manière, mais avec
leurs problématiques de pré-adolescents.

« Livrer les problématiques du corps masculin avec simplicité et fragilité. »

Comment travaille-t-on avec des enfants ?

H.M. : On peut travailler sur la danse, sur l’initiation à la danse, sur
l’état corporel, sans finalement qu’il y ait de tabous du corps. J’aime leur
spontanéité, l’énergie dansée qu’ils dégagent, qui est dans la recherche mais
reste instinctive. C’est aussi cela que je recherche dans Les Kadors :
une espèce d’état d’âme pour livrer les problématiques du corps masculin avec
une simplicité extrême et du coup avec fragilité. Ce qui m’intéresse, c’est de
travailler sur ces corps qui ont l’art d’exacerber ce que le corps emmagasine et
détient.

Pourquoi avoir choisi la masculinité, et pourquoi la traiter dans une autre
époque ?

H.M. : Peu importe l’univers dans lequel on plonge la masculinité ! C’est
la même problématique. Pour moi, cela parle des gènes masculins, avec tout ce
que cela a d’ironique : non pas le psychologique masculin, mais l’instinctif
masculin. Quand j’écoute les musiques des années 60-70, il y a quelque chose à
la fois de ringard dans le côté masculin, et en même temps de très vrai. Le rock
possède ce côté instinctif propre à l’énergie masculine.

Propos recueillis par Nathalie Yokel

Générations Kadors, d’Hervé Maigret. Du 17 au 27 juillet à 13h50, au
Grenier à Sel.

A propos de l'événement



Les Pays de Loire en Avignon

Deux lieux pour les spectacles :

Le Grenier à sel

2, rue du Rempart Saint-Lazare, 84000 Avignon

Le chapiteau de l?Ile Piot

Réservations au 04 90 27 09 11

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