La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -139-Les Pays de la Loire en Avignon Entre Loire et Rhône, au confluent des talents

Entretien : Anne-Claude Romarie La Chaussette Jaune : au bout du fil’

Entretien : Anne-Claude Romarie

La Chaussette Jaune : au bout du fil’ - Critique sortie Théâtre

Publié le 10 juin 2006 - N° 139

La compagnie Art Zygote investit le monde instable et fabuleux d’Hélène Riff
dans un spectacle tout public, à partir de cinq ans. Réunissant plasticiens,
musiciens, comédiens et danseurs, ce collectif se veut « ravisseur d’enfants
sans pour autant les ravir à eux-mêmes 
».


Quel mode de représentation avez-vous mis en place pour toucher à la fois
tous les publics ?

Anne-Claude Romarie : Nous avons veillé à ce que le spectacle fonctionne
en permanence sur un double niveau de lecture. Le premier, qui s’inscrit dans
une forme de burlesque, d’absurde. Et puis, le second, qui se rapporte davantage
au monde de la magie, de l’illusion. Lorsque l’on s’adresse au jeune public, on
est obligé d’établir de codes de jeux très lisibles. Mais, malgré cet impératif,
nous avons tenu à ne pas être didactiques, ne pas enfermer les enfants dans des
recettes toutes faites, pour favoriser leur réflexion, laisser la plus grande
place possible à leur imaginaire.

Imaginaire qui suit le parcours initiatique d’un mouton à la recherche de sa
chaussette jaune?

A.-C. R. : Hélène Riff a construit des paysages à la fois poétiques et
enracinés dans le réel, une histoire très éloignée des contes naïfs que l’on
sert parfois aux enfants. On accompagne le héros à travers une sorte de
digression faisant s’enchaîner des situations et des personnages très cocasses.
Deux narratrices nous transportent ainsi au dehors d’une chambre à coucher,
racontent cette aventure à l’aide de petits objets, très simples, sortis de
leurs poches : du fil, du papier, des ballons, de la gélatine?

« Il me semble toujours plus pertinent d’évoquer que de figurer les choses. »

Pourquoi avoir choisi de cadrer la représentation autour de ces accessoires ?

A.-C. R. : Parce qu’il me semble toujours plus pertinent d’évoquer que de
figurer les choses. Pour cela, nous avons beaucoup travaillé sur les matières et
la manipulation d’objets. Tout est parti du fil, très présent dans l’album
d’Hélène Riff, et qui construit l’espace graphique de la représentation. Et
puis, il nous a semblé important d’élaborer une réflexion commune sur les
spécificités de nos différents domaines artistiques. Ce qui nous a permis
d’ancrer le duo scénique formé par Valérie Berthelot et Virginie Gaillard dans
une recherche approfondie sur le corps, le mouvement et la chorégraphie.

Vous exercez également une activité de photographe. En quoi cela
influence-t-il vos mises en scène ?

A.-C. R. : Je ne sais pas s’il s’agit véritablement d’une influence mais,
une chose est sûre, j’ai de moins en moins envie de centrer mon travail sur le
texte. J’essaie ainsi de trouver de nouveaux modes de narration qui, dans un
sens, se rapprochent effectivement de la photographie, puisqu’ils tendent au
non-dit, à la prééminence de l’image.

Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat

La Chaussette Jaune, d’après l’album d’Hélène Riff ; mise en scène
d’Anne-Claude Romarie. Du 6 au 16 juillet à 12h15, au Grenier à Sel.

A propos de l'événement



Les Pays de Loire en Avignon

Deux lieux pour les spectacles :

Le Grenier à sel

2, rue du Rempart Saint-Lazare, 84000 Avignon

Le chapiteau de l?Ile Piot

Réservations au 04 90 27 09 11

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