L’Orchestre des quartiers
Pour son action au cœur des quartiers, [...]
Focus -214-ORCHESTRE DIJON BOURGOGNE
Fraîchement nommé à la tête de l’Orchestre Dijon Bourgogne, le chef d’orchestre Gergely Madaras nous dévoile les projets qu’il souhaite développer au cours de son nouveau et tout premier mandat.
Quelle est votre stratégie artistique pour l’orchestre ?
Gergely Madaras : Mon but est de développer un son symphonique et raffiné, dans le prolongement de la musique de chambre. Nous allons nous concentrer sur le développement de l’orchestre comme « ensemble ». Et cela en continuant à interpréter des opéras, des oratorios, de la musique de chambre, des créations, de la musique baroque lors de l’année Rameau en 2014. Surtout, pour la saison à venir, nous allons nous concentrer sur le répertoire symphonique, sans oublier le répertoire avec chœurs, une première pour l’orchestre. Mon rôle sera de faire passer le message au public de Dijon qu’il possède avec cet orchestre un vrai bijou, une formation singulière qui a la rage de travailler. Je veux que le public fasse partie de ce processus, qu’il observe comment nous évoluons, pas à pas.
Dans quels répertoires vous sentez-vous spécialement à votre aise ?
Gergely Madaras : En tant que jeune chef d’orchestre, les gens aiment vous mettre dans des cases. J’essaye de travailler contre ce préjugé et je tente d’être le plus ouvert possible dans mon approche du répertoire. Je recherche surtout ce qui convient le mieux à l’orchestre. Il s’agit d’une formation virtuose qui peut jouer des musiques très différentes, mais avec laquelle nous allons aussi travailler à façonner un son bien à nous. Pour cela, le répertoire classique est idéal. En arrivant ici, je me questionne : comment ce fantastique orchestre – associé à la richesse culturelle et historique de la Bourgogne et de Dijon et à cette magnifique salle de concert qu’est l’Auditorium – peut-il devenir un scintillant lieu de vie musicale ? Tout est déjà en place grâce au management de l’orchestre qui a fait naître cette phalange en seulement trois ans. Il y a ici quelque chose à faire grandir et c’est la volonté commune de l’équipe et des musiciens, qui dépasse les contraintes financières qui existent ici comme ailleurs.
En tant que chef d’orchestre, quel serait votre modèle ?
Gergely Madaras : Simon Rattle, parce qu’il a aussi un répertoire très large et une approche très humaine du travail avec les musiciens. En choisissant Birmingham, il a lui aussi fait le choix d’aller dans une ville de taille moyenne. En partant de presque rien – mais avec des musiciens fantastiques – il a fait quelque chose d’exceptionnel, en misant sur du travail à long terme. C’est un exemple pour moi. C’est aussi mon but ici.
Propos recueillis par Jean Lukas
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