La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -224-Maison de la musique de Nanterre

Entretien avec Dominique Laulanné

Entretien avec Dominique Laulanné - Critique sortie Danse Nanterre
Photographie : Dominique Jassin

Publié le 27 septembre 2014 - N° 224

Nouvelles expériences

Dominique Laulanné, directeur artistique de la Maison de la musique de Nanterre, est aussi l’artisan d’une saison danse généreuse. Une programmation qui s’adresse au grand public, tout en valorisant les démarches originales.

Programmer de la danse à la Maison de la musique : quels principes, quels désirs vous guident ?

Dominique Laulanné : Je suis d’abord conscient du fait que les artistes les plus reconnus dans le monde chorégraphique sont, pour la majorité d’entre eux, inconnus du grand public. D’où la nécessité d’une programmation qui invite à bâtir une culture chorégraphique : cela passe par des choix très ouverts et de grande qualité, de façon à ce qu’une fois les portes du théâtre franchies, les spectateurs se trouvent face à des oeuvres marquantes. Cette saison, nous proposons d’aller du hip hop à la danse d’Aakash Odedra, issue des traditions indiennes, en passant par des pièces « non dansées » ou en tout cas moins dansées, dont la présence du corps est l’enjeu, plus que le mouvement. Je pense notamment à Jérôme Bel et à son talent pour renouveler le rapport à la scène : dans l’intimité bouleversante de Cédric Andrieux, il nous rappelle que parler de danse, c’est déjà de la danse…

« Il faut créer, autour des artistes, un tourbillon vital. »

En programmant Jérôme Bel, Cecilia Bengolea et François Chaignaud, Mickaël Phelippeau et Christian Rizzo, vous proposez aussi de plonger dans une certaine avant-garde chorégraphique.

D. L. : En effet, ce sont des artistes très engagés qui ont apporté, ces dernières années, de nouvelles couleurs au paysage chorégraphique. Je suis heureux de présenter ces travaux sur un temps resserré, de novembre à janvier : programmer, ce n’est pas seulement juxtaposer des pièces, c’est aussi les relier, instaurer des possibilités de jeu, de dialogue entre elles. Toutes proposent au public une expérience qui peut être déroutante, mais qui sera nécessairement puissante.

Comment invitez-vous le public à découvrir ces expressions nouvelles ?

D. L. : On sait que les documents de communication ne suffisent jamais à faire venir les spectateurs. C’est tout le travail de l’équipe de relations publiques : aller au-devant des écoles, des associations, organiser des rencontres, masterclasses, ateliers… Créer autour des artistes un « tourbillon vital ». Nous avons notamment la chance d’accueillir le projet Chorus de Mickaël Phelippeau, qui sera artiste associé à la Maison de la musique, un projet qui nous touche d’autant plus qu’il unit subtilement la danse et la musique : le chorégraphe révèle un choeur d’amateurs.. Une démarche pleine d’humanité, qui tisse des liens aussi bien entre les arts qu’entre les gens. C’est l’enjeu d’une maison comme la nôtre : inscrire l’art dans les questions sociétales. Les temps forts des années passées – les cycles « Algérie, je t’aime » ou « ARTS-GENS » – ont montré combien les artistes pouvaient interpeller l’histoire et la géographie de la ville, en nous invitant à mettre l’humain au coeur de nos préoccupations.

 

Propos recueillis par Marie Chavanieux

 

Maison de la musique de Nanterre, 8, rue des Anciennes-Mairies 92000 Nanterre. Maison Daniel-Féry – 10-14, bd Jules Mansart 92000 Nanterre. Tél. :  39 92. www.nanterre.fr

A propos de l'événement


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