Entretien Sylvain Maurice
Faire bouger les choses en [...]
Focus -225-Théâtre de Sartrouville et des Yvelines
Artiste associé pour trois saisons à l’Ensemble artistique du CDN de Sartrouville, le saxophoniste et compositeur Alban Darche présente cette année deux spectacles : une soirée familiale autour de Noël, Xmas traX, et un concert de son quintet jazz, HyperCube. Rencontre avec un artiste qui ose allier esprit novateur et approche populaire.
Vous faites partie de l’Ensemble artistique, quatre artistes réunis pour faire du Théâtre de Sartrouville « un lieu de création singulier, vivant, convivial »…
Alban Darche : Je suis le seul musicien de ce groupe parmi des artistes dramatiques. J’aime me confronter depuis quelques années à d’autres formes, d’autres savoir-faire, techniques, et idiomes : la chanson avec Katerine, la danse avec Nasser Martin-Gousset, enfin le théâtre avec Sylvain Maurice. Il a su réunir à Sartrouville des personnalités compatibles ! Avec Ventusso, Baro et Coulon-Jablonka, nous sommes pour l’heure dans une dynamique d’échanges d’humeurs, d’idées, et nous souhaitons nous impliquer dans la vie du théâtre. Nous ne pouvons pas nous contenter d’attendre que le public veuille bien pousser la porte. La question est de créer, dans la durée, une relation d’intimité avec le public, d’aller à sa rencontre.
Votre orchestre HyperCube fait-il entendre un jazz à plusieurs dimensions ?
A. D. : L’HyperCube est ma dernière déclinaison cubique en date. Du trio Le Cube, nous nous sommes transformés en grand orchestre jusqu’à seize musiciens avec le Gros Cube, pour présenter aujourd’hui un HyperCube à cinq faces. À l’instar d’un peintre cubiste, je veux restituer la somme des souvenirs acoustiques ancrés en nous, réminiscences des bandes-son de nos existences. Un premier angle donne à entendre des mélodies reconnaissables, des pulsations évocatrices qui parlent au corps. Une deuxième écoute permet de discerner des subtilités moins apparentes, polyrythmies que je souhaite espiègles, contrechants inédits… Plusieurs dimensions donc, oui. Au premier degré dans mes différents orchestres cubiques, au second dans le ressenti de la musique, du corps à l’esprit.
X Mas Trax s’approprie la musique populaire dans ce qu’elle a de rituel, voire de séculaire. Est-ce une manière de vous placer dans une tradition ou au contraire de rompre avec elle ?
A. D. : Par ce répertoire je désire d’abord combler un manque. J’aime passer des disques de Noël pour recréer l’ambiance des fêtes. Certains de ces disques sont bons : Nat King Cole, Elvis Presley, les Polish Christmas Carols de Szymanowski et autres Oratorios de noël ; d’autres moins… J’avais envie d’ajouter à cette liste un disque présentant la musique de Noël passée au filtre de mes aspirations, cubisée en quelque sorte. Je souhaite renouer avec la tradition populaire du jazz : cela peut passer par la relecture de chansons identifiables par un grand orchestre à même de faire ressentir une dimension spectaculaire de la musique.
Propos recueillis par Vanessa Fara
Théâtre de Sartrouville et des Yvelines, Centre Dramatique National. Tél. : 01 30 86 77 79. Site : www.theatre-sartrouville.com
Xmas trax, le 2 décembre 2014. HyperCube, le 21 mai 2015.
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