« Antichambre » de la Compagnie STEREOPTIK, fantasmagorie bricolée, dessinée et rétroprojetée sur grand écran
Ce sont des fidèles du Trident. Romain [...]
Dans un monologue simple, dense et très touchant, Thomas Quillardet fait bruisser un service d’addictologie des paroles de patients et de soignants. Passionnant.
Il y a dans les paroles recueillies par Thomas Quillardet tout au long des 6 mois de résidence qu’il a effectués au sein du service d’addictologie d’un hôpital d’Île-de-France quelques belles trouvailles qui frappent par leur force poétique. Des échanges de ces patients et soignants qu’il a suivis dans leurs consultations, staffs et autres groupes de parole, l’auteur et metteur en scène a tissé un texte dense qu’il rend dans un monologue où les paroles s’enchaînent sans répit, avec d’autant plus de finesse et de vie qu’elles sont rapportées tout en nuances, sans incarnation ostentatoire. Nul spectaculaire dans les parcours de vie que les patients rapportent par sa voix.
« L’addiction est une pathologie de l’abandon »
D’un voyage en Inde qui met sur la pente de l’opium à la perte d’un enfant, les occasions de plonger dans cette « légitime défense » que constitue l’addiction sont multiples. Dans ces parcours que Thomas Quillardet a compulsés et maquillés de fiction, secret médical oblige, ce qui frappe surtout, c’est la banalité des trajectoires, qui laissent penser que la dépendance à l’alcool, à la cocaïne, au sexe ou au tabac peut frapper à toutes les portes. Il a eu la très bonne idée de s’inclure, via le projet de théâtre qu’il y entreprend, comme personnage de son récit. Thomas Quillardet pose aussi à travers cette immersion la question du devenir de notre hôpital puisque le service se voit finalement obligé de fermer. Au final, l’aventure humaine que constitue le soin au quotidien fait naître une sorte de grande famille à laquelle il est impossible pour le spectateur de ne pas s’attacher. La séparation n’en est que plus émouvante.
Eric Demey
Spectacle vu en octobre 2023 à l’Azimut à Châtenay-Malabry.
Tél. : 02 33 88 55 55.
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Succès public et critique, la tragédie du [...]
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