La Terrasse

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CLAUDIA STAVISKY

CLAUDIA STAVISKY - Critique sortie Théâtre

Publié le 10 septembre 2007

UN VAUDEVILLE MUÉ EN TRAGÉDIE GRECQUE

RETOURS EN ARRIÈRE, SAUTS EN AVANT, MULTIPLICITÉ DES PERSPECTIVES… CLAUDIA STAVISKY MET EN SCÈNE LA FEMME D’AVANT, DE ROLAND SCHIMMELPFENNIG : LA DÉFLAGRATION D’UNE FAMILLE SAISIE À TRAVERS LE PRISME D’UNE TEMPORALITÉ INCERTAINE.

« Avant de me lancer dans cette mise en scène, explique Claudia Stavisky, je pensais que le principal enjeu de mon travail allait être de régler la question de la temporalité. Mais une fois ce défi relevé, j’ai compris que la problématique principale se situait, en réalité, dans la question des acteurs. Car La Femme d’avant est une forme de “maquette à assembler” qui refuse toute idée de progression dramatique classique, une suite de scènes sans cesse entrecoupées par des bonds en arrière, ou en avant. Il a donc fallu amener les comédiens à se saisir de ce texte à travers un jeu instantané, situé dans le présent absolu, un jeu à la fois dépouillé et très exigeant, très élaboré. »

CHOSE PROMISE, CHOSE DUE…

Scènes courtes, langage minimaliste, échappées temporelles dans le passé ou l’avenir, événements récurrents envisagés selon des angles distincts… La Femme d’avant, par le biais d’une structure mouvante, déploie une histoire qui, peu à peu, s’affirme comme une pièce à suspense. La Femme d’avant commence pourtant comme un vaudeville. « Cette histoire est passionnante, déclare Claudia Stavisky. Une famille sans problème est bouleversée par l’arrivée d’une femme à laquelle, des années auparavant, le père a juré un amour éternel. Cette femme vient réclamer son dû. Elle exige que cet homme – qu’elle n’a sans doute connu que le temps d’une nuit – honore sa promesse. Il s’agit d’un thriller construit dans les règles de l’art, d’une pièce qui commence comme un vaudeville, avec les portes qui claquent, les gifles qui volent, pour se finir en véritable tragédie grecque. » En dehors de toute idée de style personnel, la metteure en scène avoue, à l’instar de Jacques Copeau, ne jamais se demander ce qu’elle va faire d’une pièce, mais plutôt ce que la pièce va faire d’elle. C’est donc de cette façon qu’elle a abordé le texte de Roland Schimmelpfennig : « en remettant les compteurs à zéro, en tentant d’oublier [qu’elle a] vingt ou vingtcinq créations derrière [elle] ».

Manuel Piolat Soleymat


La Femme d’avant, de Roland Schimmelpfennig ; mise en scène de Claudia Stavisky. Du 16 au 19 janvier 2008.

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