Cités Danse Connexions

Si le projet a évolué au fil des années, on retrouve toujours avec Cités Danse Connexions le même goût pour la jeune création et le même sens de l’échange, avec un programme pédagogique élaboré pour les collégiens et les lycéens. Au cœur du festival cette année, ce sont cinq programmes différents sur cinq week-ends qui mettent en valeur l’actualité de la jeune création. Johanna Faye ouvre le bal, même si, en tant que membre du collectif FAIR-E à la direction du Centre Chorégraphique National de Rennes, son « émergence » est déjà bien installée dans l’institution. Elle crée ici Inner celebration, un quatuor aussi chorégraphique que musical, qui montre son ouverture esthétique et ses inspirations plurielles. Pour Camille Regneault et Julien Saint Maximin, il s’agit d’un retour, puisque Dos au mur a été créé à Suresnes en 2018, dans une scénographie porteuse de symboles et de multiples possibilités de corps.

Foisonnement créatif

Pour sa toute nouvelle création, Ingrid Estarque se situe quant à elle dans une esthétique proche du krump, mais pas seulement. Interprète remarquée à Suresnes chez David Drouard, Farid Berki ou François Lamargot, elle n’est pas femme à se limiter à un seul style : In Beetween en appelle également à l’ivresse spiralée des derviches tourneurs, qu’elle reprend à son compte dans un solo virtuose et hypnotisant. Elle partage l’affiche avec Sarah Adjou, en pleine quête identitaire avec les cinq interprètes de Kháos. A noter également : la passionnante démarche de Raphaël Smadja et son Molo(Kheya) en forme de rituel culinaire égyptien, ou la nouvelle création de Nora Granovsky dansée par Sofiane Chalal dans le flow du beat maker Alvin Kaje, dans un lien entre la parole et le corps (M).

Nathalie Yokel