Un pas vers les écritures : stage Laban
Quand la notation Laban rencontre l’écriture [...]
Focus -201-Centre Chorégraphique National de Tours
Christine Gérard nous parle de sa démarche de chorégraphe à travers une reprise, La Griffe, et une création, Les Dormeurs.
Votre présence à Tours s’articule autour d’une création, et de la reprise du solo La Griffe…
Christine Gérard : J’ai transmis ce solo à Anne-Sophie Lancelin en 2009. Je l’avais créé en 1992 sur l’idée d’un autoportrait autour du travail du peintre Arnulf Rainer. J’aime énormément l’abstraction, mais j’ai fait avec lui le choix d’un expressionnisme lyrique. Ce travail se compose en trois parties. Pour la première l’idée du dessin, de la ligne, de la coupure prédomine, à travers une danse très rapide, à peine visible, mais coupante et incisive. Rainer laboure son tableau de traits, il superpose à son image d’autres matières, d’autres couleurs, le tableau donne l’impression d’être haché, coupé, traversé par des lames. La deuxième partie donne à voir un côté sensuel, brûlant, sur l’idée de la pulsation, la vibration, et la troisième partie se concentre autour du visage, du sourire, de la grimace, d’un dessin qui viendrait modifier la structure intérieure du corps.
Pourquoi Anne-Sophie Lancelin ? Vous êtes-vous reconnue dans cette danseuse, qui est également interprète pour Thomas Lebrun ?
C. G. : J’enseignais au Conservatoire National Supérieur de Danse de Paris et Anne-Sophie était mon élève depuis ses seize ans. Elle est tellement dans la transformation… Elle est capable de redonner au solo sa propre identité, comme une nouvelle naissance, tout en restant absolument dans l’écriture. Elle est capable de comprendre le creux de la danse. C’est plus qu’une interprète, c’est quelqu’un qui épouse et redonne élan et vérité à une pièce ancienne. Elle réinvente à partir d’une intériorité profonde.
Ce qui vous a conduite à lui proposer cette nouvelle création Les Dormeurs, en duo avec Andrien Dantou…
C. G. : Ce qui m’intéressait dans l’histoire des Dormeurs, c’était de travailler cette véritable relation existant entre Adrien et Anne-Sophie. J’ai voulu chercher ce qui peut les lier, les désunir et les unir. J’ai proposé des danses que je leur ai apprises, mais eux aussi en ont créées. L’idée de mélange de nos trois identités forme ce duo.
Propos recueillis par Nathalie Yokel
Soirées partagées avec Daniel Dobbels, les 21 et 22 mars 2013 au CCNT.
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