Muses d’Anthony Egéa
L’artiste et sa muse, tout un sujet [...]
Focus -272-Théâtre de Suresnes jean Vilar
Chantal Loïal fait dialoguer le quadrille de Guadeloupe, la haute taille de Martinique, la boulangère de Guyane, avec le hip hop, le wacking, le voguing, le krump… Avec dix danseurs et cinq musiciens.
« Le titre de la pièce exprime à la fois un rapport à l’espace, et aux danses traditionnelles des Antilles. Le cercle appartient à ces danses, notamment aux danses animistes venues d’Afrique et reproduites aux Antilles. Le demi-cercle est celui formé par les musiciens et le danseur qui vient improviser avec le public autour. Quant au carré, il renvoie aux danses traditionnelles appelées contredanses, qui se sont propagées dans les Antilles et en Guyane avec la colonisation. Ces danses sont encore très vivantes aujourd’hui. Dans mes pièces, j’incorpore des ingrédients patrimoniaux concernant la musique, la danse et la voix, en explorant ce qu’on appelle les cultures populaires. Avec la compagnie Difé Kako, je m’inscris dans un travail de réappropriation culturelle et identitaire, mais aussi d’affirmation poétique. A travers ce nouvel opus, j’essaye de montrer ce que ce peuple, qui a été mis en esclavage et colonisé, a fait de ces danses importées au XVIIIème siècle. Elles ont été très longtemps méprisées, car proches des colons, mais les esclaves se sont approprié les danses des maîtres, et cela a donné lieu à des transformations, à des réinventions.
La créolité comme réinvention poétique
Toutes ces danses ont des noms différents selon que l’on est en Guyane, en Guadeloupe ou à la Martinique, mais leur parcours chorégraphique est à peu près le même. Elles se pratiquent en cercle, en carré, en vis-à-vis avec un partenaire par deux, par quatre, dans un quadrille de huit personnes. Pour cette création, je m’intéresse aussi à un autre type de danses sociales, les danses urbaines. Elles aussi ont leurs codes, et j’ai choisi de faire dialoguer ces deux univers. Quand le hip hop rencontre le quadrille, on trouve des similitudes, et on joue sur la distorsion et le détournement. C’est une confrontation stimulante. »
Propos recueillis par Nathalie Yokel
Le 12 janvier 2019 à 18h30, le 13 à 15h, les 15 et 16 janvier à 21h.
Tél : 01 46 97 98 10.
L’artiste et sa muse, tout un sujet [...]