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Olivier Meyer, l’art de l’écoute et de l’accompagnement

Olivier Meyer, l’art de l’écoute et de l’accompagnement - Critique sortie Danse Suresnes
Crédit : Didier Plowy Olivier Meyer

Entretien Olivier Meyer

Publié le 19 décembre 2018 - N° 272

Directeur et créateur du festival Suresnes Cités Danse, qui célèbre sa 27ème édition, Olivier Meyer nous livre les secrets de sa programmation.

Comment choisissez-vous les artistes invités à Suresnes Cités Danse ?

Olivier Meyer : Il y a ceux dont je connais le travail et le talent depuis longtemps, auxquels je peux faire confiance sur une nouvelle production. C’est, bien sûr, le cas de Mourad Merzouki et Kader Attou avec Danser Casa, de Mickaël Le Mer qui poursuit sa quête d’un mouvement exigeant et sensible avec Cross Over, ou de Presqu’ils de Farid Berki, un hymne à la curiosité dédié au jeune public. En outre, nous suscitons à chaque édition des commandes. Suresnes Cités Danse a toujours eu la fibre de la production et de l’accompagnement sur le long terme. C’est le cas de La Finale de Josette Baïz. J’avais envie d’un spectacle joyeux, libre et métissé pour l’ouverture de cette 27e édition. Ce n’est pas seulement le ou la chorégraphe, mais aussi le spectacle et l’alliage artistique inattendu qu’il provoque qui m’intéressent. C’est ainsi que j’ai associé à Josette Baïz un compositeur qu’elle ne connaissait pas, Thierry Boulanger, ou que j’ai demandé à Anthony Egéa une dédicace spéciale, Muses, à Emilie Sudre et Emilie Schram, accompagnées de deux pianistes, et de Franck II Louise. Enfin, j’étudie toutes les propositions de danseurs voulant devenir chorégraphes, qui ont souvent un passé d’interprètes avec le festival, et dont j’essaie de discerner le talent. C’est le cas de Junior Bosila (Bboy Junior), de Raphaël Smadja et même de Chantal Loïal !

« Je trouve merveilleux le courage et l’engagement des danseurs. »

Le festival a également une forte dimension internationale…

O.M. : Avec notamment une soirée spéciale dédiée aux Comores, avec une création de Salim Mzé Hamadi Moissi pour quatre danseurs et un solo de Akeem H. Ibrahim. La danoise Lene Boël, d’origine inuït, très peu représentée sur les scènes françaises, avait repéré le festival et m’a envoyé une proposition autour des mythes nordiques. Nous avons construit un programme ensemble, qui recèle la création de Super Human avec des danseurs de Suresnes.

Quelle est la place de Suresnes Cités Danse aujourd’hui ?

O.M. : C’est un point d’accroche professionnel et amical pour les danseurs et les chorégraphes. Ils aiment venir et travailler à Suresnes, y présenter leur spectacle. Je reste à l’écoute de ce qui peut advenir, et j’ai la volonté et le désir de rester dans l’artisanal, car ce qui me plaît, c’est d’être dans une forme de liberté et d’espace fraternel. Je trouve merveilleux le courage et l’engagement des danseurs. Pour moi, pour le festival, une idée doit s’incarner dans la chaleur de la vie, dans les corps en mouvement. En dehors de Suresnes, nous diffusons et suivons nos productions, mais je n’ai jamais voulu en faire une machine de guerre médiatique. Et puis cela fait 27 ans que le festival existe. Une génération de danseurs y est passée, les premiers ont pris leur retraite. Suresnes a créé une communauté transgénérationnelle. C’est incroyablement touchant. On a accompagné tellement de danseurs, tellement de chorégraphes… C’est une maison. Une bonne maison…

 

Propos recueillis par Agnès Izrine

A propos de l'événement

festival Suresnes Cités Danse
du vendredi 11 janvier 2019 au dimanche 3 février 2019


Tél : 01 46 97 98 10.

www.suresnes-cites-danse.com

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