La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -171-sartrouville

Catherine Germain

Catherine Germain - Critique sortie Théâtre

Publié le 10 octobre 2009

A l’endroit de la faille

Catherine Germain sera Arletti et Médée dans la saison à venir du Théâtre de Sartrouville. Avec Fréchuret comme avec Cervantes, de la tragédie au clown, elle se fait actrice essentielle.

« Il s’agit d’être question plutôt que réalisation. »


« La chance et la force de notre travail, c’est le lien au public. Dans le temps de la représentation bien sûr mais aussi en retrouvant un lieu comme Sartrouville où le bouche à oreille fonctionne, où nous revenons et où le public revient nous voir comme pour prendre des nouvelles les uns des autres. Dans une salle il y a une grande connaissance les uns des autres qui est de l’ordre de cette communion très charnelle qu’est le théâtre. Pour l’acteur et pour le spectateur, il s’agit de prendre acte de la présence de l’autre. Se connaître c’est naître ensemble. La chance que nous avons de jouer souvent et longtemps à Sartrouville nous permet d’y faire résonner les choses de plus en plus finement. L’ouverture dont font preuve les membres de cette maison nous amène nous-mêmes à être le plus ouverts possibles. Quand on vient jouer quelque part, il est fondamental et bienfaisant de sentir que la maison est habitée. Jouer Médée est la conséquence de ce compagnonnage avec Sartrouville et Laurent Fréchuret. J’aborde ce rôle avec beaucoup de curiosité, de questionnement. Mon rêve était de rencontrer la tragédie afin de continuer à interroger l’art du théâtre en incarnant une de ces figures extrêmes où l’humain est porté à l’incandescence. Cette incarnation suppose de pouvoir être là, maintenant. C’est là qu’est le lien avec le travail du clown. Dans les deux cas, c’est moins une construction de personnage qu’une mise à nu fondée sur un dépouillement intérieur énorme. Il n’y a que ça qui sonne quand on est clown. Cette créature-là vibre tout autant dans la tragédie. Ce sont des élans, des essences plus que des personnages qu’il faut parvenir à trouver. Il faut se décomposer quand on joue. L’endroit où on montre ses failles est plus riche que celui où on montre sa force : il s’agit d’être question plutôt que réalisation. »
 
Propos recueillis par Catherine Robert

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