BLKDOG, une traversée pleine de secousses, rencontre avec Botis Seva

Quel était le point de départ de cette pièce ? 

Botis Seva : La naissance de mon fils en 2017 a été le point de départ de cette pièce qui parle de paternité, de comment aimer quelqu’un d’autre. Je ressentais aussi au moment de la création des émotions très fortes chez les jeunes et j’étais intéressé par la manière dont ils les exprimaient. Je voulais montrer comment on se bat contre ses démons intérieurs afin d’exprimer ce que l’on ressent vraiment, mais aussi comment on trouve des solutions pour survivre dans ce monde lorsque personne ne nous comprend.

« J’aborde dans BLKDOG des émotions sombres. »

Empruntez-vous autant à la danse contemporaine qu’aux styles hip-hop et krump dans cette pièce ? 

B.S. : Oui, d’autant que je travaille avec des danseurs très polyvalents, qui connaissent la culture hip-hop aussi bien que la danse contemporaine. Même si la danse krump n’est pas directement présente dans la pièce, on y ressent très fortement son énergie. De même, Torben Lars Sylvest, avec qui je travaille régulièrement et qui vient de la culture hip-hop, a composé la musique du spectacle. Grâce au langage que nous avons créé, les interprètes traversent avec subtilité les émotions et thématiques sombres que j’aborde dans BLKDOG :  la colère, le chagrin de la perte d’un être aimé et les traumas de l’enfance.

Parlez-vous aussi de questions d’identité raciale ?

B.S. : Il en est question dans chaque pièce que je monte. Qu’est-ce que c’est qu’être un artiste noir ? Je pense que le théâtre est un bon espace pour comprendre ces questions, même s’il est occupé par un public majoritairement blanc. Cela permet de créer une discussion autour de ces sujets !

Propos recueillis par Belinda Mathieu