La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -170-tours

Bernardo Montet

Bernardo Montet - Critique sortie Danse
Crédit photo : Marc Jauneaud Légende : « Bernardo Montet »

Publié le 10 septembre 2009

« Ré-enchanter » notre environnement

En juillet 2003, Bernardo Montet a pris la direction du Centre chorégraphique national de Tours (CCNT). Un lieu qui unit une intense activité de création à un programme d’ateliers et d’expériences ambitieux, du territoire local à l’échelle internationale.

Six ans après votre arrivée à Tours, quel bilan pouvez-vous dresser de votre action au sein du Centre chorégraphique ?
Bernardo Montet : On ne l’imagine pas au départ, mais il faut bien trois ans pour s’acclimater à un territoire, à une équipe, pour adapter les choses et s’adapter soi-même. Aujourd’hui, le projet se réalise pleinement : je pense aussi bien à la programmation, aux résidences, qu’aux ateliers destinés à la population, qui sont centraux dans notre activité, par exemple l’atelier chorégraphique proposé aux femmes au foyer deux fois par mois. Dans la même optique, nous mettons en place dans le quartier Sanitas – un quartier dont la physionomie est celle d’une cité de banlieue alors qu’il est situé en plein centre ville – un projet qui vise à questionner la notion de territoire et à « ré-enchanter » notre environnement par le biais d’expériences proposées par plusieurs artistes, en lien avec les habitants, les associations et les institutions du quartier. Les premières propositions auront lieu en septembre et le projet se conclura en mai 2010, avec le Festival des Gens, qui présentera la restitution de ces projets artistiques.
 
« La rencontre et l’errance sont essentielles dans mon rapport à la danse. »
 
Qu’en est-il de vos projets internationaux ?
B. M. : La rencontre et l’errance sont essentielles dans mon rapport à la danse. Or, je constate souvent que les artistes ont peu de temps pour se rencontrer. C’est la raison pour laquelle j’ai imaginé avec Vincent Dupont et Yves Godin les « Grands Ateliers » : en novembre, nous invitons des artistes du monde entier pour dix jours de recherche, d’échange, de confrontation. Je tiens également beaucoup aux projets qui se déroulent à l’étranger, pour lesquels le CCNT est une sorte de « base arrière ». Il y a eu le partenariat avec le festival On marche, un laboratoire pour la danse d’aujourd’hui au Maroc. Nous commençons maintenant à travailler avec Madagascar : il est très important – dans un pays pauvre, en difficulté – de soutenir l’émergence d’une danse contemporaine, l’affirmation du corps comme lieu d’expression radical.
 
Vous proposez également tout un programme de culture chorégraphique…
B. M. : Il s’agit d’ateliers du regard, de conférences, au cours desquels l’historienne Geneviève Vincent interpelle le public. Là aussi, il s’agit de porter un regard sur la radicalité de l’art, et sur ce qu’il nous dit de la société dans laquelle nous vivons. C’est une question qui nous concerne tous.
 
Entretien réalisé par Marie Chavanieux


Centre chorégraphique national de Tours. Informations au 02 47 36 46 00 et sur www.ccntours.com

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