La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -203-Ars Nova

Au cœur de la création

Au cœur de la création - Critique sortie Classique / Opéra poitiers Théâtre Auditorium de Poitiers
Crédit : Arthur Péquin

Publié le 29 octobre 2012 - N° 203

Philippe Nahon est à la tête d’Ars Nova depuis 25 ans. Il a succédé au fondateur de l’ensemble, Marius Constant, qui a dirigé l’ensemble à partir de  1963. 

« Je n’aime rien tant que vivre des aventures. »

Comment voyez-vous l’évolution d’Ars Nova ?

Philippe Nahon : Quand Marius Constant m’a choisi comme assistant, Ars Nova représentait ce que je cherchais : non pas un lieu où « faire » de la musique, mais une occasion unique de rencontrer les créateurs de l’époque. Et j’ai été gâté puisque Marius m’a fait découvrir Olivier Messiaen, Luc Ferrari, John Cage, Merce Cunningham… Ars Nova, c’était aussi, déjà, un ensemble qui ouvrait ses portes aux jeunes compositeurs, comme Pascal Dusapin, et au théâtre, avec notamment la Carmen mise en scène par Peter Brook.

Le théâtre musical, le spectacle en général, c’est un peu la spécificité d’Ars Nova ?

P. N. : Souvent on me demande : « Au fond, qu’est-ce que vous faites ? ». Cela me convient, car je n’aime rien tant que vivre des aventures. C’était d’ailleurs déjà le cas du temps de Marius Constant, si on compare le premier Ars Nova à la voie, beaucoup plus droite, que suivait Pierre Boulez, par exemple. Pour moi, une création, c’est avant tout une rencontre. Je ne veux pas suivre une ligne directrice, savoir d’avance où aller. Je préfère l’esprit de liberté, d’aventure.

Au-delà des concerts, Ars Nova mène une vraie réflexion sur la forme du spectacle musical, sur celle du concert.

P. N. : Oui, c’est inévitable. Quand on travaille de près, sur la durée, avec des compositeurs, on est amené à se poser des questions : qu’est-ce qu’un opéra, un livret, un ensemble de musique contemporaine ? Sans réflexion, on a tôt fait de s’enfermer. La musique souffre souvent d’une correspondance insuffisante avec les autres arts.

Avec quels compositeurs Ars Nova poursuit-il son parcours ?

P. N. : Nous poursuivons notre compagnonnage avec nos compositeurs complices : Martin Matalon, Zad Moultaka, Alexandros Markeas, Michel Musseau… En mars, pour le concert des 50 ans, nous créerons une œuvre de Bernard Cavanna –  un pari un peu fou autour d’un pamphlet de Céline, À l’agité du bocal, avec trois ténors –  tout en rendant hommage à Marius Constant et Olivier Messiaen. Et puis il y a la jeune génération : nous avons des projets avec David Hudry, qui écrit remarquablement pour la voix, et Sebastian Rivas, qui vient du jazz.

Propos recueillis par Jean-Guillaume Lebrun

A propos de l'événement

Ars nova ensemble instrumental
du jeudi 7 mars 2013 au mercredi 22 mai 2013
Théâtre Auditorium de Poitiers
2, place Aristide Briand 86000 Poitiers

Les 7 et 8 mars à Poitiers, le 19 mars à Douai, le 21 mars à La Rochelle et le 22 mai à Vitry-sur-Seine.   Tél : 05 49 30 09 25 www.arsnova-ensemble.com
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