Ariodante
Mise en scène par Lukas Hemleb, la production d’Ariodante de Haendel
au Théâtre des Champs-Elysées réunit une distribution exceptionnelle.
Succession fastidieuse d’arias da capo, livret sans dramaturgie? ces
habituels clichés associés aux opéras de Haendel sont mis à mal dans
Ariodante. Créé en 1735 au Covent Garden de Londres, ce dramma per musica
est un chef d’?uvre du répertoire lyrique. Il suffit d’écouter deux airs pour
s’en convaincre : « Scherza infida », bouleversant lamento et « Dover, giustizia,
amor », à la virtuosité éclatante. Cette histoire d’amour et de mort bénéficie
ici d’un casting de premier choix. Avec tout d’abord les fidèles de Christophe
Rousset : la soprano Sandrine Piau, le ténor Topi Lehtipuu et la basse Olivier
Lallouette. Mais surtout, on attend avec impatience Angelika Kirchschlager dans
le rôle-titre et Vivica Genaux en Polinesso. Cette dernière a récemment
enregistré un récital Haendel (Virgin), dévoilant son talent de pyrotechnicienne
au gré d’ambitieuses vocalises. C’est l’allemand Lukas Hemleb, connu pour ses
collaborations avec les compositeurs contemporains (Gilbert Amy, Benedict Mason?)
qui signe la mise en scène de cet Ariodante plus que prometteur.
A. Pecqueur
Les 14, 16, 20 et 22 mars à 19h30 et le 18 mars à 17h au Théâtre des
Champs-Elysées. Tél. 01 49 52 50 50. Places : 5 à 130 ?.