Anne-Laure Liégeois, artiste en résidence depuis de nombreuses années

« La relation qui me lie à la MCA est une relation qui s’inscrit dans la durée. Généralement, lorsqu’une maison change de directeur, les artistes associés sont remplacés. Ce n’est pas ce qui s’est passé lors du départ de Gilbert Fillinger, en 2018. Laurent Dréano, son successeur, qui suivait mon travail depuis longtemps, a prolongé cette association. C’est vraiment quelque chose de rare et de précieux. En tant qu’artiste associé, on noue des liens forts avec un espace de théâtre, ainsi qu’avec une équipe, avec une ville, avec des territoires. Avoir une sécurité d’ancrage géographique permet d’être plus serein. Une autre chose très importante dans le lien qui m’unit à la MCA, c’est son rôle de coproduction. Bien sûr, il y a l’argent que la MCA destine à mes créations, mais il y a aussi l’écoute attentive de mes propositions artistiques.

Une bonne question au bon moment

De vrais échanges ont lieu. Des échanges au cours desquels Laurent Dréano ne cherche jamais à m’imposer quoi que ce soit, pas même à orienter d’une façon ou d’une autre mes projets. Mais une bonne question posée au bon moment ouvre, parfois, des voies auxquelles on n’avait pas pensé. Et puis, il s’est passé quelque chose de fort avec Don Quichotte Intervention, une création que j’ai imaginée pour des lieux non-théâtraux. La MCA s’est emparée de ce spectacle qui, d’une certaine façon, est devenu son spectacle. Elle le fait ainsi tourner, presque indépendamment de moi, dans toutes sortes de lieux (ndlr, plus de 500 enfants, appartenant à 30 classes, ont pu voir cette création durant la pandémie). J’aime l’idée que le théâtre appartienne, de cette façon, à celles et ceux qui veulent le faire vivre. »

Propos recueillis par M.P.S.