Antigone Sr / Twenty looks or Paris is burning at the Judson Church (L)
Le danseur et chorégraphe new-yorkais Trajal [...]
Notre époque n’est-elle pas en proie à un nouveau « mal du siècle » ? Pour sa nouvelle création, Lionel Hoche se tourne vers l’imaginaire romantique.
Le monde tel que nous le connaissons, à de nombreux égards, trouve sa source au XIXe siècle : les tourments politiques, la révolution industrielle, la « mort de Dieu » nourrissent un imaginaire foisonnant, où le trivial côtoie le sublime. C’est vers cette époque que Lionel Hoche se tourne pour créer Flashville, pour dix danseurs : un duo – comme un flash amoureux dilaté sur le temps de la pièce – et un groupe, architecture vivante ou nuée de spectres, qui agencent et reconfigurent l’espace.
La Symphonie fantastique
Mais le projet inclut aussi un orchestre : le chorégraphe a souhaité se confronter à la Symphonie fantastique. L’orchestre Ostinato interprétera cette œuvre emblématique de la « musique à programme », et le travail commun entre les danseurs, les musiciens et le compositeur Sébastien Roux permettra de faire résonner l’œuvre de Berlioz avec la danse, y compris en suspendant le mouvement musical, en l’altérant, en ouvrant des brèches dans la partition… Ouvrir des brèches : c’est sans doute, in fine, le projet du chorégraphe pour nos propres imaginaires. « Si les neurosciences nous montrent aujourd’hui que la réalité vécue n’est qu’une production de notre système perceptif et de notre mémoire, alors nous devrions peut-être, comme nos aînés du XIXe siècle, compter avec les forces de l’imaginaire et les ruses des morts pour construire un monde partageable par tous… »
Marie Chavanieux
Le danseur et chorégraphe new-yorkais Trajal [...]