Festival d’Aix-en-Provence : Sept nouvelles productions lyriques en 2022

L’héritage mozartien du Festival d’Aix, patiemment construit dès sa fondation en 1948, est bien connu. Mozart est ici chez lui et cette année ne déroge pas avec Idoménée, dirigé par Raphaël Pichon avec Michael Spyres dans le rôle-titre et Sabine Devieilhe en Ilia. Ce seront les premiers pas mozartiens de Satoshi Miyagi, homme de théâtre partagé entre les traditions japonaises et les classiques européens. Mais Aix a aussi toute une histoire avec les répertoires plus récents. La Symphonie « Résurrection » de Mahler, dans une mise en scène de Romeo Castellucci, lance ainsi le festival au Stadium de Vitrolles, salle moderniste due à l’architecte Rudy Ricciotti, réouverte pour l’occasion après plus de vingt ans d’abandon. L’Orchestre de Paris sera dirigé par Esa-Pekka Salonen qui en 2013 dirigeait la mémorable Elektra de Patrice Chéreau.

Une Salomé très attendue

C’est un autre opéra de Strauss, Salomé, qui s’annonce cette année comme l’événement du festival. D’abord parce que le chef Ingo Metzmacher, tout simplement l’un des meilleurs chefs actuels dans ce répertoire, dirige l’Orchestre de Paris et une distribution emmenée par Elsa Dreisig (pour une prise de rôle), mais aussi parce que le travail de la metteuse en scène Andrea Breth, saisissant toujours avec justesse les œuvres dans leur puissance et leur beauté, semble particulièrement à même de se confronter aux couleurs et aux obsessions morbides du drame musical de Richard Strauss et Oscar Wilde. Deux ouvrages seront créés cette année : Il viaggio, Dante, hommage de Pascal Dusapin à la Divine Comédie (mise en scène de Claus Guth, avec l’Orchestre de l’Opéra de Lyon dirigé par Kent Nagano), et Woman at Point Zero de Bushra El-Turk (née en 1982). Ils voisineront avec les chefs-d’œuvre de Rossini (Moïse et Pharaon), Monteverdi (Le Couronnement de Poppée, L’Orfeo), ou encore Bellini (Norma) et Gluck (Orphée et Eurydice) en versions de concert.

Jean-Guillaume Lebrun