Johanny Bert met en scène la pièce « Le Processus » de l’autrice Catherine Verlaguet
Johanny Bert met en scène la pièce Le [...]
Les Acrostiches ont de la bouteille, mais ne sont pas disposés à se reposer sur leurs lauriers. Toujours à la recherche de nouvelles façons de renouveler leur cirque moderne mais populaire, ils ont eu l’idée de s’emparer du gyropode et d’en faire le socle de leur spectacle ExCENTRIQUES.
Les engins de déplacement personnels ne sont pas étrangers aux pistes et plateaux de cirque : la preuve en est l’existence du vélo acrobatique, dont Kimberly Scully nous fait une démonstration convaincante à la fin du spectacle. À la fin, car la majeure partie de cette proposition mobilise plutôt ces drôles d’engins à propulsion électrique dont on a l’impression qu’ils tiennent debout par un miracle précaire… Et cette précarité même est un moteur rêvé pour construire un spectacle de cirque. Les artistes tentent donc l’hybridation de beaucoup de disciplines avec cet agrès d’un genre nouveau : jonglerie, balle contact, portés et acrobaties, et même chorale sur roues. Tout n’est pas maîtrisé au même niveau – c’est sans doute la jonglerie qui est la plus pointue techniquement – mais la grâce des évolutions surprend : on a presque l’impression, par moments, de regarder du patinage artistique, quelque chose de très fluide qui tiendrait d’une danse de salon montée sur roulettes.
Entre-deux sympathique entre tradition et modernité
Pour le reste, l’accompagnement musical est vraiment plaisant. Christophe Leseure est à l’aise y compris dans l’improvisation, et sa prédilection pour les percussions ne lui interdit pas de faire quelques incursions vers d’autres instruments. Il est également tout à fait bon dans la harangue… et il est un peu le seul, car si Les Acrostiches ont un point faible, c’est à l’endroit du jeu théâtral, alors même qu’ils se sont écrit un spectacle où ça cause et pas qu’un peu. Dommage ! L’ambition est clairement de faire rire, et il y a un côté désuet aux artifices employés – par exemple de faux accidents soulignés par des bruits de casseroles entrechoquées – mais c’en est presque touchant. C’est parfois un peu limite, quand ça joue sur des ressorts comme la mise à l’écart du benêt de la bande ou sur une partition très binaire de la troupe – et supposément du public – en hommes et femmes. Mais on sent l’envie de bien faire : après tout, la seule femme de la troupe fera son putch et finira en “leadeuse” dont les ordres sont obéis sans discuter. Si on ajoute à cela la présence sur scène d’un Jack Russel surprenamment tranquille, on tient là une proposition familiale sympathique, portée par des artistes attachants.
Mathieu Dochtermann
à 17h20. Relâche les 12, 19 et 26 juillet.
Tél. : 04 84 51 09 11.
Durée : 1h05.
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