« Barbaro » de Dusan Hégli, chorégraphie sous l’emprise du pouvoir et de la censure
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La comédienne, metteuse en scène et directrice de la compagnie Topazos Esther Ebbo adapte Éloge du risque, ouvrage signé par la psychanalyste et philosophe Anne Dufourmantelle. Seule en scène, elle propose une traversée de l’œuvre, véritable ouverture sur la possibilité de voir surgir l’inespéré.
Pourquoi avoir choisi ce texte ?
Esther Ebbo : Les essais d’Anne Dufourmantelle m’ont toujours beaucoup intéressée. Quand j’ai lu Éloge du risque, il m’est apparu que cet alliage entre des témoignages poignants, insolites, de patients aux destins singuliers – comme cette femme à qui manque son amour, ce danseur que son image encombre, ce joueur invétéré devenu artiste – et les réflexions savantes de la psychanalyste sur ce que ces récits lui inspirent, pouvait se prêter avec beaucoup de bonheur à une adaptation théâtrale. Le style également avec ses envolées romanesques, le rythme de l’écriture, me semblaient entrer facilement en correspondance avec la musicalité de la parole au théâtre. Quant au sujet du livre, je le trouve absolument passionnant. C’est un encouragement à dépasser nos peurs réelles ou fantasmées, à trouver dans nos rêves – parfois prophétiques – des prétextes pour mieux avancer encore, des raisons d’être audacieux, et cela, quitte à risquer de chuter, de se tromper, mais aussi d’aimer ou de se redécouvrir, de se rencontrer soi-même ou de mieux vivre avec les autres. Je regarde cet ouvrage comme une ode, joyeuse, à la liberté. D’où le titre que j’ai choisi, Au risque de la joie.
Qu’avez-vous privilégié en termes de jeu et de mise en scène ?
E.-E : Mon adaptation est un montage de morceaux choisis alternant les récits des patients et les réflexions de l’auteur sur le travail qu’elle conduit. Tour à tour, je prends en charge le personnage de la psychanalyste et la pluralité des caractères de sa patientèle. Sans aucune singerie. Je veux faire entendre, avec une grande économie d’effets, la parole des uns et des autres, la détresse et l’espoir qui les animent. Une adresse directe au spectateur s’est imposée d’elle-même dans un jeu de triangulation qui doit favoriser l’appropriation du propos et l’effet de résonnance intime de ce qui se joue et est dit sur le plateau. La sobriété vaut aussi pour le dispositif scénique, lequel compte simplement un fauteuil de conversation et un tapis. La sophistication de la mise en scène tient aux jeux d’éclairages conçus par Ivan Morane. J’ai aussi le souci de ménager des temps de silence, des virgules musicales et des moments dansés, parce qu’il est aussi beaucoup question de corps. À cet effet, je me suis attachée les compétences de la danseuse et chorégraphe Lara Bruhl.
Propos recueillis par Marie-Emmanuelle Dulous de Méritens
à 13h50. Relâche les lundis 10,17, 24 juillet. Tél : 04 90 86 74 87. Dès 16 ans. Durée : 1h15.
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