« Le jardin des délices » de Philippe Quesne, inspiré du célébrissime triptyque de Jérôme Bosch
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Dans ce solo assis, Jérôme Thomas revient à un désir de proximité avec le public et avec lui-même, et cultive aussi la liberté offerte par l’improvisation.
De quoi est faite cette nouvelle création ?
Jérôme Thomas : C’est une création en mouvement. Je l’écris, mais il y a un principe de modules qui me permet de changer les choses : des modules jonglistiques et des modules de textes, de paroles, qui ne sont pas figés dans l’écriture et peuvent se nourrir au fil du temps. La posture assise est une posture très intéressante pour le jonglage, et je pense avoir été un des premiers jongleurs à m’être assis sur une chaise en jonglant. Les deux jambes sont libérées, ce qui permet d’avoir une architecture musicale et jonglistique très intéressante avec les deux bras et les deux jambes, en plus des objets. On peut par exemple être attentif au haut du buste et ne plus s’occuper du bas. L’ensemble des paramètres qui font un spectacle, tels la lumière ou le son, sont devenus des écritures et cela devient un processus lourd. Aujourd’hui, à mon âge, je me concentre sur des choses plus simples.
Pourquoi ?
J.T. : J’éprouve un grand désir d’approfondissement sur la présence de l’acteur et du jongleur. C’est pour cela que je voulais revenir au cabaret, car au cabaret, le décor n’a aucune importance. Vous pouvez avoir un bar derrière, une piste de danse… ce que l’on voit, c’est vous. Vous n’avez pas à traiter le décor, l’univers extérieur. Je trouve très intéressant de revenir à cette simplicité. L’installation du public est en cercle, je reprends les quatre points cardinaux et y aménage mes petits espaces de jeu en points fixes. Au centre, il n’y a rien, il y a un vide. Au départ je suis assis dans le public. Dans ce spectacle, je développe une approche très intimiste et une proximité formidable avec le public. Je suis en connexion avec les spectateurs.
Allez-vous jusqu’à livrer quelque chose de l’intime ?
J.T. : Je parle de ce qui me traverse, et je me demande si je vais évoquer ma maladie puisque je vais beaucoup mieux ! Je témoigne aussi de ce que j’ai vécu en tournée, avec mille anecdotes à raconter, et toutes sortes d’aventures dans des endroits où il fallait tout réinventer. Les histoires viennent, apparaissent, disparaissent. D’une représentation à l’autre, il se peut que ce ne soit pas les mêmes, dans un parti-pris d’improvisation. Aujourd’hui j’ai envie de défendre les écritures improvisées, les écritures éphémères.
Propos recueillis par Nathalie Yokel
à 21h30. Réservations : TicketOff www.festivaloffavignon.com
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