La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Théâtre - Entretien

Les Ponts

Les Ponts - Critique sortie Théâtre La Plaine Saint-Denis Académie Fratellini

Académie Fratellini / Théâtre de L’Atalante / Les Ponts / de Tarjei Vesaas / adaptation et mes Stéphanie Loïk

Publié le 23 janvier 2014 - N° 217

L’écrivain norvégien Tarjei Vesaas (1897-1970) est l’un de ces auteurs exceptionnels vers lesquels on revient. Dans la lignée de Palais de Glace, créé la saison dernière, Stéphanie Loïk monte Les Ponts, son dernier roman. Un diptyque qui permet de mettre en lumière une écriture et un univers profondément originaux, en alliant théâtre et cirque. 

Après Palais de Glace, adapté par Joël Jouanneau, vous adaptez et mettez en scène Les Ponts. Comment avez-vous procédé pour l’adaptation ?

Stéphanie Loïk : J’ai simplement effectué des coupes, en gardant les dialogues, pour centrer la pièce sur l’histoire de ces deux très jeunes gens, Aude et Torvil, totalement bouleversés par la découverte d’un nouveau-né mort dissimulé dans un bois sous quelques brindilles. Ils se connaissent depuis l’enfance, habitent deux maisons jumelles derrière lesquelles s’étend la forêt, des maisons proches d’un vieux pont de pierre qui traverse la rivière, et ils semblent destinés à s’unir. Cette vie toute tracée est radicalement transformée par ce terrible secret qu’il ne révèle à personne, et ils traversent cette épreuve étonnante et stupéfiante qui les conduit des rives de l’enfance vers l’âge adulte. Tous deux rencontrent la jeune mère célibataire, Valborg, et nouent une relation très forte avec elle. Nous avons travaillé à la table avec les comédiens, j’avais besoin de la voix des trois acteurs pour opérer des choix et réaliser l’adaptation. Je n’ai rien conservé des descriptions de la nature ou des passages très poétiques qui révèlent les paysages intérieurs des personnages, mis à part ce rêve récurrent d’un grand chien couleur de sable, évoquant les sentiments qui les assaillent  – le désarroi, la trahison et la proximité de la mort. Les lumières et la bande sonore avec ses ponctuations récurrentes structurent l’espace, qui demeure quasiment nu.

« Cette épreuve étonnante et stupéfiante qui conduit des rives de l’enfance vers l’âge adulte. »

Qui participe à l’aventure ?  

S. L. : Trois acteurs et deux circassiens, tous très jeunes. Les comédiens Marie Filippi et Maxime Guyon viennent de l’Epsad à Lille, ils ont déjà travaillé avec moi pour La Supplication d’après Svetlana Alexievitch, Najda Bourgeois est issue du Conservatoire.  Mariotte Parot pratique le cerceau, et Bastien Dausse l’acrobatie au sol. Contrairement à Palais de Glace, où théâtre et cirque constituaient des champs séparés, ici tout est mêlé : théâtre, cirque, danse et chant. C’est un vrai défi. Les circassiens participent au jeu théâtral et les acteurs s’entraînent à l’acrobatie, et toute l’équipe de Fratellini se mobilise pour les aider ! Il y a deux Torvil et deux Valborg dans le spectacle, engagés dans des directions différentes qui les tiraillent et les déchirent. Très concentrée et nuancée à la fois, cette histoire bouleversante s’aventure au cœur des êtres.

Propos recueillis par Agnès Santi

A propos de l'événement

Les Ponts
du mardi 4 février 2014 au lundi 7 avril 2014
Académie Fratellini
1-9 rue des Cheminots, 93210 La Plaine Saint-Denis.

Du 4 au 16 février, mardi à 14h30, jeudi à 14h30 et 19h30, vendredi à 19h30, dimanche à 16h. Théâtre de l’Atalante, 10 place Charles Dullin, 75018 Paris. Du 7 au 24 mars. Palais de Glace de Tarjei Vesaas, mise en scène Stéphanie Loïk, du 27 mars au 7 avril.  Tél : 01 46 06 11 90.
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