Danse de nuit
Une Danse de nuit en forme de performance à [...]
Un cycle d’œuvres de jeunesse initié par le CND permet de voir ou de revoir des pièces maitresses de la fin des années 90 qui ont renouvelé la danse contemporaine.
Cet automne, le CND propose une programmation d’ « Early Works », entendez d’œuvres issues d’un répertoire assez ancien qui rassemble uniquement des chorégraphes féminines. C’est dans ce cadre que sont programmées des pièces emblématiques de Claudia Triozzi et Vera Mantero, après Lucinda Childs et avant Maguy Marin et Mathilde Monnier. Pour les spectateurs, cette programmation est l’occasion de découvrir sur scène des œuvres dont ils ont entendu parler sans pouvoir les voir. Pour certains d’entre eux, elle permet de revoir des pièces qui les ont marqués.
Claudia et Véra : des chorégraphies délirantes et révolutionnaires
Park de 1998 à aujourd’hui, de Claudia Triozzi, donne un aperçu de ce moment d’intense redéfinition de la scène chorégraphique française de la fin des années 90. Dans cette pièce qui oscille entre la déambulation, l’installation plastique et la performance, on suit le personnage d’Adina, soumis à une série de dispositifs contraignants qui balisent un quotidien piégé. Les machines qu’elle utilise, d’une conception délirante et révolutionnaire, nous confrontent à un double prisme critique : celui du contrôle physique et symbolique exercé sur le corps féminin, et celui de la dépossession induite par la mécanisation des gestes – sèche-cheveux distributeurs de hot-dog, sonneries pour chaussures intempestives, éponges-jeu de baby-foot…. Vera Mantero, quant à elle, relit notre modernité chorégraphique en tissant des liens entre des œuvres signifiantes d’une avant-garde comme l’Olympia d’Edouard Manet ou les poèmes d’E.E. Cummings croisés avec une évocation de Joséphine Baker (one mysterious Thing, said e.e.cummings*), pour comprendre ce que veut dire la danse, ce que l’artiste peut dire avec la danse et ce qu’il dit au moment même où il danse. Autant de réflexions qui ont présidé à la réalisation de Perhaps she could dance first and think afterwards, cette pièce qui, par l’improvisation qui la caractérise, lance un défi sans cesse renouvelé à la capacité et à l’incapacité de dire par le mouvement.
Agnès Izrine
Du mardi 4 au vendredi 7 octobre. Park de Claudia Triozzi : mardi 4 et jeudi 6 octobre à 19h, mercredi 5 et vendredi 7 octobre à 20h30. Durée : 1h15. Olympia, one mysterious Thing, said e.e.cummings*, Perhaps she could dance first and think afterwards de Vera Mantero : mardi 4 et jeudi 6 octobre à 20h30, mercredi 5 et vendredi 7 octobre à 19h. Durée 1h00. Tel : 01 41 83 98 98.
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