Allein !
Un titre qui sonne comme le cri d’une Nina [...]
Pour leur dernière création et première grosse production internationale, Wang et Ramirez se sont associés au compositeur londonien Nitin Sawhney dont le dixième album, Dystopian Dream, est l’élément central de cette nouvelle aventure.
La dystopie est un récit de fiction dépeignant une société imaginaire organisée de telle façon qu’elle empêche ses membres d’atteindre le bonheur. Un genre de science-fiction post-apocalyptique, en quelque sorte. Dystopian Dream est donc un rêve qui vire carrément au cauchemar. En fait, c’est surtout le titre du dixième album de Nitin Sawhney, compositeur britannique d’origine indienne, enfant terrible et pionnier qui mêle aux influences musicales sud-asiatiques l’électronique et le breakbeat, plus connu dans le milieu chorégraphique pour ses collaborations avec Akram Khan ou Sidi larbi Cherkaoui. Sur cet album, avec pour consigne de ne pas changer l’ordre des morceaux, Honji Wang et Sebastien Ramirez ont conçu leur dernière création, aux allures de superproduction : les costumes sont signés Hussein Chalayan, les lumières Natasha Chivers, les projections animées Nick Hillel, la scénographie Shizuka Hariu, et, sur scène, est présente la chanteuse Eva Stone, nouvelle star du « blues-soul ».
Aventures du troisième type
Comme prévu, les thèmes des quinze morceaux de Dystopian Dream sont plutôt sombres et expriment l’isolement, le populisme, la perte, sujets d’actualité s’il en est. Mais Honji Wang et Sebastien Ramirez invitent le public à parcourir des mondes parallèles, des univers oniriques, dans un spectacle total où le rêve et la réalité se dissolvent. Utilisant leur vocabulaire issu du hip-hop, mais mâtiné de théâtre, de danse contemporaine et d’arts martiaux, ils créent une chorégraphie aérienne, très visuelle, entre désir d’envol et chute, magnétisme et fluidité. Ils nous offrent une utopie en apesanteur, un voyage dans un espace-temps inconnu. Les danseurs, toujours d’une virtuosité hallucinante, y conjurent les ombres et les noirceurs de notre monde, grâce à leur poétique du geste, pour livrer un message porteur d’espoir. Une métaphore comme le chemin vers la lumière au bout d’un tunnel sans fin.
Agnès Izrine
Les 25, 26, 27, 30 janvier, 1er, 2, 3, février, 22, 23, 24, 25, 26 mai à 20h30. Les dim. 28 jan., 4 fev. à 15h00. Tél. : 01.42.74.22.77. Durée 75 minutes.