Robyn Orlin s’empare de la tradition des somptueux défilés des Swankas pour un spectacle lyrique et drôle
Robyn Orlin n’est pas du genre à se perdre dans les frous-frous d’une danse décorative. Affûtées à la pointe d’un humour rebelle aux coups de sifflets de la convention, ses créations secouent les bonnes consciences au rythme de ses révoltes, de ses colères et de ses fantaisies. « Quand je vois la propension terriblement conservatrice qui règne dans le monde, il m’est difficile de ne pas être rebelle », reconnaît la chorégraphe sud-africaine qui a vécu sous le joug de l’apartheid et n’a de cesse de questionner la société de son pays. Et pourtant… C’est bien de la magnificence des costumes qu’elle joue dans Dressed to kill… killed to dress… Elle s’inspire en effet de la tradition encore vivace des Swankas, ces travailleurs migrants pour la plupart zoulous d’origine rurale, qui vivent dans les sombres quartiers de Johannesburg et, le samedi soir venu, abandonnent les habits de la misère pour de curieux cérémonials underground, des défilés où chacun rivalise d’élégance. Attendons-nous à ce que Robyn Orlin détourne quelque peu cet art de la parade…
Gw. D.
Dressed to kill… killed to dress…, de Robyn Orlin, du 17 au 20 mars 2008, à 20h30, au Théâtre de la Ville, 2 place du Châtelet, 75004 Paris. Rens. 01 42 74 22 77 et
www.theatredelaville-paris.com. A lire :
Robyn Orlin, Fantaisie rebelle, d’Olivier Hespel, éditions de l’attribut.