Au sein d’un espace scénique entièrement nu, le metteur en scène Patrick Schmitt a donné corps à la pièce de John Ford en construisant « une représentation au-delà de la réalité ».
« Dommage qu’elle soit une putain met en réaction deux forces de destins contraires, fait remarquer Patrick Schmitt. D’une part, celle de la loi humaine qui interdit l’inceste, parce qu’il mène à l’abîme ; d’autre part, celle qui relève de l’amour des jumeaux Annabella et Giovanni, qui n’aspirent inconsciemment qu’à une chose : retourner à la sphère utérine. » Soucieux d’investir toute l’arrogance comme toute l’évidence de l’amour liant les deux frère et sœur, le metteur en scène a voulu prolonger l’effronterie de l’auteur élisabéthain en s’engageant dans ce que lui-même envisage comme une forme d’insolence : le dépouillement. « J’ai élaboré une représentation prenant place au sein d’un espace entièrement nu, déclare-t-il. C’est une façon, pour moi, d’aller à l’essentiel. J’ai ainsi souhaité m’extraire de façon radicale de toute idée d’archéologie théâtrale pour mener ma représentation au-delà de la réalité. »
Dommage qu’elle soit une putain, de John Ford ; adaptation, scénographie et mise en scène de Patrick Schmitt. Du 6 au 23 novembre 2008. Du jeudi au samedi à 20h30, le dimanche à 16h00. La Forge, 19, rue des Anciennes Mairies, 92000 Nanterre Centre-Ville. Réservations au 01 47 24 78 35 ou sur www.laforge-theatre.com Reprise le 18 novembre 2008, à 20h30, au Théâtre André-Malraux de Rueil-Malmaison ; le 25 novembre, à 20h30, au Théâtre Luxembourg de Meaux ; le 29 novembre, à 20h30, au Nouvel Espace Culturel le Charentonneau de Maisons-Alfort.
