Dom Juan

Loïc Corbery reprend le rôle du jeune acteur La Grangequi créa Dom Juan  en 1665, figure juvénile d’un Dom Juan aristocrate et versaillais, tandis qu’échoit à Serge Bagdassarian le rôle même de l’auteur et acteur Molière, soit Sganarelle. La pièce dénonce encore et pour la dernière fois le règne de l’obscurantisme, de la dévotion et de ses hypocrisies. Le metteur en scène Jean-Pierre Vincent se réapproprie aujourd’hui avec une belle gourmandise le mythe fantastique conçu par Molière pour un théâtre spectaculaire, d’autant plus insolent dans ses intentions. Selon Jean-Pierre Vincent et son dramaturge Bernard Chartreux, les tirades assassines sur l’hypocrisie, le cynisme moral, les propos blasphématoires et les déclarations d’athéisme épousent avec bonheur les scènes d’aventures paysannes ou de chevauchées forestières, les décors successifs et les apparitions d’un merveilleux plein d’effroi. Une histoire extrêmement vivante cernée par le hors-norme car « le pire est toujours déjà là ».

Véronique hotte