Tchekhov, notre contemporain
Christian Benedetti reprend ses mises en [...]
Deux orfèvres de la langue française servis par un interprète d’exception : Marc-Henri Lamande donne corps et chair aux mots de Céline et de Novarina, dans une double performance en alternance.
Dieu qu’ils étaient lourds… est conçu à partir de plusieurs entretiens radiophoniques réalisés dans les années 50 avec Louis-Ferdinand Céline. Seul en scène, Marc-Henri Lamande incarne « l’un des auteurs les plus marquants du XXème siècle ». Céline parle de sa vie, de son enfance, de ses prises de position politique et surtout de sa prose musclée et inventive, qui bouleversa la littérature. L’acteur fait corps avec le reclus de Meudon et « s’empare des scories délicieuses de son écriture », campant un Céline saisissant de vérité.
Babel après Meudon
Après cette époustouflante incarnation, Marc-Henri Lamande se plonge dans le verbe protéiforme et archaïque de Valère Novarina, le poète de Babel, un des rares qui se souviennent encore des mots de Dieu, des mots naissant, des mots vagissant, des mots au berceau du monde. Valère Novarina parle la langue imprononçable, celle du tétragramme. Pourtant, dans la paradoxale alliance de l’éternité et de l’écoulement, il parle aussi de l’époque et des hommes qui l’habitent et ce serait faire erreur de n’entendre dans ses textes qu’un discours désincarné, puisqu’il n’y a pas plus charnels que les mots qu’il invente et pas plus sensuelle que la langue qui est la sienne. « Lutin et démon, dansant ou chantant parfois », le comédien est accompagné par Louise Chirinian au violoncelle et Marc Roques au clavier et électronique.
Catherine Robert
Du mardi au samedi à 21h. Dieu, qu’ils étaient lourds… les semaines impaires ; La Chair de l’homme / Diagonale 1, les semaines paires. Tél. : 01 40 05 06 96.
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