La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Théâtre - Entretien

Diane Self Portrait de Fabrice Melquiot, mise en scène de Paul Desveaux

Diane Self Portrait de Fabrice Melquiot, mise en scène de Paul Desveaux - Critique sortie Théâtre Paris Les Plateaux Sauvages

de Fabrice Melquiot, mes Paul Desveaux

Publié le 13 juillet 2020 - N° 286

Paul Desveaux choisit un aréopage de comédiens fulgurants et met en scène le troisième volet du triptyque américain. Après Jackson Pollock et Janis Joplin, Diane Arbus : freaks by freak !

 

Que raconte cette nouvelle pièce ?

Paul Desvaux : Cette pièce termine une trilogie sur les artistes américains, commencée en 2009 avec un spectacle autour de Pollock et de sa femme Lee Krasner, continué ensuite avec un autre autour de Janis Joplin. Je retrouve à chaque fois cette période qui va de l’après-guerre aux années 70 et 80 aux Etats-Unis, sorte de fenêtre historique formidablement libre et créatrice. L’idée n’est pas de réaliser un biopic sur Diane Arbus, même si sa biographie, qui est celle d’une femme moderne en tous les sens du terme, est fascinante. J’ai voulu plutôt (et c’est ce que j’ai proposé à Fabrice Melquiot qui a écrit le texte) parler de l’histoire de cette femme et de ceux qui l’entourent en m’installant dans son espace de travail, dans l’Upper East Side, à la fois atelier et appartement, dans ce genre de lieu où se confondent le travail et la vie, puisque c’est justement sur cela que je travaille : sur la création et l’intime.

 « On n’imite pas les artistes mais on peut s’inspirer de leur geste. »

Comment cela se concrétise-t-il sur scène ?

PD. : Je ne voulais pas de vidéo sur scène, aucune photo d’elle, aucune photo prise en dehors du plateau. Je voulais que quelque chose se crée dans l’instant et ne soit pas préenregistré. Pas plus que cela n’aurait eu de sens d’imiter platement le dripping pour Pollock, ça n’en avait aucun de faire l’équivalent avec la photographie. On n’imite pas les artistes mais on peut s’inspirer de leur geste. Diane Arbus devient une matière à travailler au plateau. Ce refus du préenregistré dicte aussi la qualité du travail sonore de mes spectacles. C’était évident pour celui sur Janis Joplin mais ça l’est là encore : toute pièce est une sorte de partition qu’il faut découvrir et la musique en fait partie. Pour cela, Michael Felberbaum, en direct au plateau et sur les compositions de Vincent Artaud, a le don de proposer des improvisations un peu psychédéliques, un peu bizarres qui conviennent parfaitement au personnage, à la vie et au talent de Diane Arbus.

Comment avez-vous travaillé avec Christophe Raynaud de Lage à l’occasion de ce spectacle ?

PD. : Je l’ai rencontré alors qu’il venait photographier mon spectacle Lulu et ce qu’il faisait était incroyable ! De fil en aiguille, à force d’amitié et de discussion, nous avons élaboré une réflexion commune. Il m’a expliqué ce que c’est que faire un portrait. Ce n’est pas tant l’instant de la prise de vue qui importe que l’approche avec celui que l’on photographie. Christophe sait expliquer concrètement et poétiquement ce qu’est la photo, ce qu’est un portrait et la façon dont on doit s’intéresser au sujet que l’on photographie. Comme on le fait au théâtre…

Catherine Robert

 

A propos de l'événement

Diane Self Portrait
du lundi 21 septembre 2020 au vendredi 9 octobre 2020
Les Plateaux Sauvages
5 rue des Plâtrières, 75020 Paris.

Téléphone : 0183755570

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