« La Force de la farce » de François Herpeux, mise en scène de Guillaume Bailliart
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Un portrait de l’artiste en super-héros de la loose, courageux par son dévoilement, mais sans concession sur son intimité et son désir de rester, malgré tout, très haut perché.
Simon Tanguy est un danseur et performeur singulier. Avec Inging dans le festival off en 2019 à Avignon, il livrait un incroyable monologue où le flot de paroles mettait son corps et son être à rude épreuve. Aujourd’hui, toujours seul en scène, il nous montre une autre facette de son travail, dont la forme et le fond diffèrent. Les deux projets ont cependant en commun une certaine forme de folie qu’incarne ici l’artiste avec beaucoup d’humour. On fait donc la connaissance de Simon « Tant pis », surnom acquis dès l’enfance, tant les échecs, énumérés sans filtre, font partie de son parcours. Dans une adresse directe dont on ne sait si l’hésitation, la maladresse ou l’aspect laborieux sont volontaires, s’exposent des épisodes réels de sa vie d’artiste, de ses revers en tant qu’apprenti clown à ses fiascos dans de grands festivals. Voici un homme qui cherche sa place, dans le souvenir de ses compagnons de route, tous usés par la précarité et les naufrages. La séquence des « remontées acides » vient alors faire basculer le spectacle dans une autre dimension…
L’artiste en crise de foi(e)
Un bilan de compétences plus tard, Simon Tanguy en crise fait sortir son monstre, qui ingurgite tout sur son passage. L’homme mal fagoté et mal coiffé laisse place à l’étrangeté, tantôt clown en pelisse ou tarzan en short en lamé bronze. Se déploient alors des univers imaginaires où la solitude de l’artiste laisse place à son délire, son imagination, et par là même à notre étonnement, voire notre incompréhension. La séquence de la défécation restera dans les annales – si l’on ose dire – montrant qu’il est sans doute nécessaire de faire sortir toutes les couleuvres qu’on fait avaler aux artistes pour pouvoir aller mieux. En effet, boudin sur la tête, Simon Tanguy semble aller mieux, en yogi maladroit, en souple danseur ou en gymnaste équilibriste. C’est surtout qu’il assume devant nous de rester très haut perché, performeur insolite et furieusement décalé.
Nathalie Yokel
à 17h35, relâche les 8 et 15 juillet. Tél. : 04 84 51 09 11.
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