MolièreX3
Compagnie de référence dont les marionnettes [...]
Avignon / 2015 - Entretien Romain Bermond et Jean-Baptiste Maillet
Le duo inclassable de STEREOPTIK, – nom de la compagnie et titre de leur premier spectacle et succès -, crée Dark Circus, cirque en noir et blanc qui s’éveille au merveilleux. Dès 7 ans.
Comment caractérisez-vous votre langage théâtral ?
Jean-Baptiste Maillet : Nous sommes musiciens et plasticiens, et nos spectacles élaborent en direct un langage visuel et musical dont la construction est le cœur de l’action. Nous investissons les arts plastiques au sens large, en utilisant toutes sortes de techniques, y compris des aspects qui nous sont au départ inconnus. Combinant dessin, manipulation, théâtre d’objets et musique, nous créons sans ordinateur ni procédé technologique, les caméras ne sont que des vecteurs pour filmer et montrer sur écran ce que nous faisons, avec, pour Dark Circus, un poste musiques à jardin et un poste arts plastiques à cour. Nous aimons utiliser des matériaux simples – fusains, feutres, encre, papier, marionnettes en carton, figurines de porcelaine… -, afin de créer une forme de poésie touchante et hétéroclite.
« C’est un conte sur la genèse du cirque. » Romain Bermond
Comment est né Dark Circus ?
Romain Bermond : Pour la première fois, nous avons travaillé à partir d’un synopsis, mais sans avoir voulu a priori travailler avec un auteur. Nous avons rencontré l’auteur illustrateur Pef de manière spontanée dans un village de Normandie, puis l’idée a germé de travailler ensemble. Il nous a laissé une totale liberté d’interprétation de son histoire. C’est un conte sur la genèse du cirque, faisant vivre un cirque sombre qui s’installe en ville avec un slogan : « venez nombreux, devenez malheureux ! ». Le public se déplace et découvre une série de numéros en noir et blanc apparentés au cirque traditionnel qui finissent tous mal, avec lanceur de couteaux, dompteur, trapéziste et homme-canon traversant la toile, jusqu’à ce qu’un jongleur avec une balle rouge petit à petit ne parvienne à faire renaître la vie, la magie, le merveilleux et la joie. Cette histoire nous a émus et touchés.
Comment appréhendez-vous l’univers du cirque ?
J.-B. M. : La pièce fait écho à nos représentations imaginaires du monde du cirque et à nos souvenirs d’enfant. Et dans tous nos spectacles, quelque chose se réfère à l’enfance sans être enfantin. Pour chaque numéro, nos renouvelons le langage plastique. Plusieurs techniques pour plusieurs histoires : comme au cirque, sans oublier l’aspect périlleux des séquences, qui reposent à tout moment sur notre adresse à les réaliser en direct.
R. B. : Nous essayons de magnifier les numéros, réalisant l’incroyable ! Et nous créons une musique à l’image plutôt électronique dans le son, nous éloignant des univers de Nino Rota ou Danny Elfman, compositeur pour Tim Burton. Nous aimons créer pour tous les publics, le spectacle est un moment de partage qui provoque la discussion.
Propos recueillis par Agnès Santi
Festival d’Avignon.
à 11h et 15h. Tél : 04 90 14 14 14.
Compagnie de référence dont les marionnettes [...]