Danse Élargie au Théâtre de la Ville
Gros plan
Publié le 18 août 2021 - N° 291Si le format concours de Danse élargie a bien été perturbé par la pandémie, le Théâtre de la Ville consacre tout son mois de septembre à ces petites perles de la chorégraphie, finalistes ou repérées lors des sélections.
La soirée « formats courts » qui ouvre ce mois de septembre résume à elle seule l’esprit de Danse Élargie : un éclectisme, un jeu avec les formes, avec les disciplines, et une vraie envie de montrer, en quelques minutes, le bouillonnement d’une démarche artistique. On y verra le tango urbain de Remy Esterle, le carnaval des animaux de Mathilde Rance, l’invitation au voyage en Inde de Sudesh Adhana… La suite du programme se dévoile en trois plateaux partagés où deux compagnies confrontent leurs univers. Le premier rassemble des créateurs aux écritures urbaines mais aux démarches hybrides, comme celle de Mellina Boubetra dans Rēhgma. La jeune chorégraphe, en duo avec Noé Chapsal, fait vibrer son corps sensible tel les cordes du piano qu’elle convoque sur scène, qui devient le partenaire d’un concert de musique et de danse où les notes se mêlent magnifiquement aux gestes.
Décalage et humour
On remarque ensuite chez Sean Gandini et Dalila Belaza le même intérêt pour les rencontres improbables. Le jongleur anglais a eu la curieuse idée d’inviter l’art de Merce Cunningham dans son jonglage, pour un jeu de jambes renouvelé à la mesure de son jeu de balles (Life, a love letter to Merce Cunningham). Quant à la danseuse et toute jeune chorégraphe d’origine algérienne, elle « sample » les cultures dans sa première pièce Au cœur, en puisant dans ses propres sources, croisées avec la bourrée aveyronnaise du groupe Lous Castelous. La visite dans Danse Élargie s’achèvera avec humour par le retour de deux finalistes de l’édition 2010. Yaïr Barelli déshabille la musique de Bach en variant son vocabulaire chorégraphique autour de son histoire familiale dans Dolgberg, tandis que l’inénarrable Sylvain Riéjou creuse le très sérieux sujet de la nudité dans une conférence dansée décalée, à commencer par son titre : Je rentre dans le droit chemin (qui comme tu le sais n’existe pas et qui par ailleurs n’est pas droit).
Nathalie Yokel
A propos de l'événement
Soirée Formats courtsdu vendredi 10 septembre 2021 au samedi 25 septembre 2021
Théâtre de la Ville
à 20h.
Never Twenty One de Smaïl Kanouté, et Rēhgma de Mellina Boubetra, les 14 et 15 septembre 2021 à 20h.
Life de Gandini Juggling, et Au cœur de Dalila Belaza, les 20 et 21 septembre à 20h.
Dolgberg de Yaïr Barelli, et Je rentre dans le droit chemin (qui comme tu le sais n’existe pas et qui par ailleurs n’est pas droit) de Sylvain Riejou, les 24 et 25 septembre à 20h.
Théâtre des Abbesses, 31 rue des Abbesses, 75018 Paris. Tél. : 01 42 74 22 77.