Concours international de piano d’Orléans

Que les pianistes actuels jouent la musique de leurs contemporains devrait passer pour une évidence (après tout, Schumann ou Liszt ne jouaient pas que Bach et Marguerite Long a interprété Debussy, Fauré ou Ravel de leur vivant !). Le Concours d'Orléans reste pourtant unique en son genre, puisant pour ses épreuves dans le riche vivier pianistique des xx^e et xxi^e siècles. Ce faisant,  il poursuit une triple ambition : faire découvrir des pages méconnues à côté de celles devenues des classiques du siècle écoulé, susciter un répertoire nouveau avec la commande d'une œuvre nouvelle (cette année, Effigie pour piano et quatuor à cordes de Jacques Lenot) programmée lors de la finale et, bien sûr, révéler une jeune génération de pianistes. Dernier lauréat en date, Christopher Falzone a démontré le succès de l'entreprise lors de son récent récital à l'Athénée à Paris, parfaitement équilibré entre le romantisme tardif de la Troisième Sonate d'Enesco, les rythmes incantatoires de la Deuxième Sonate de Jolivet et les couleurs magistralement restituées de Pétrouchka de Stravinsky. Car, loin d'être une niche pour spécialistes de l'avant-garde, le Concours international d'Orléans distingue d'abord ceux qui ont le goût de la musique et, corollaire immédiat, celui de l'aventure. Verdict le 4 mars à Orléans et, dès le lendemain, concert de prestige à Paris, au Théâtre des Bouffes du Nord, avec les lauréats et la reprise de l’œuvre de Jacques Lenot.

Jean-Guillaume Lebrun

Épreuves et concerts du 23 février au 4 mars à Orléans (45). Tél. 02 38 62 89 22. Places : 10 à 20 €.

Concert des lauréats lundi 5 mars à 20h30 au Théâtre des Bouffes du Nord. Tél. 01 46 07 34 50. Places : 23 €.