Patrice Caratini
Entre savant et populaire, entre ici et [...]
Sous un nom anagrammatique, le contrebassiste propose une œuvre pour voix et orchestre de neuf musiciens aux consonances métaphysiques.
« L’amour, la vie, la mort : trois suites pour le dire ». Ainsi se présente Need Eden, le nouveau programme de l’Acoustic Lousadzak, orchestre de dix musiciens dirigé par le contrebassiste Claude Tchamitchian. Trois suites, de trois mouvements chacune, et une ambition : celle d’écrire – et de jouer – une musique qui puise son inspiration au plus profond de l’âme humaine, et touche à cet indicible qui se joue en permanence en nous, entre besoin d’exister, nécessité de l’autre et risque permanent du retour au néant. Habitué à bâtir des œuvres dont la puissance d’évocation s’ancre dans l’expérience, Tchamitchian décrit ce nouveau répertoire comme « un essai poétique de mise en notes d’émotions, de sensations et de sentiments ». Soit une musique qui, par-delà le travail formel et littéraire (chaque pièce repose sur un livret original de Christine Roillet, dont les textes sont habités par la vocaliste Géraldine Keller), se veut avant tout d’un grand rapport sensible, à la fois à ce qu’elle traite comme à ce qu’elle projette. A cette fin, le contrebassiste dirige une formation dont l’éventail instrumental intègre des cordes (le violon de Régis Huby et l’alto de Guillaume Roy) et vents (les clarinettistes Catherine Delaunay et Roland Pinsard, le trompettiste Fabrice Martinez), et s’appuie sur une rythmique formée avec le pianiste Stephan Oliva et le batteur Edward Perraud, grâce à laquelle il peut résolument partir à la conquête de ces « montagnes intimes » (titre d’un des mouvements de la première suite) que nous portons tous en nous.
Vincent Bessières
à 21h. Tél. 01 44 62 02.
Entre savant et populaire, entre ici et [...]