"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini
Le directeur du Centre Chorégraphique National de Grenoble remonte une pièce emblématique de 1981. En contemplant un monde où les héros ne sont plus porteurs d’espoir ni d’ouverture.
En 1981, la « jeune danse française » bouillonne. Jean-Claude Gallotta revient d’un voyage initiatique à New-York, où il s’est formé chez Cunningham. Il signe l’une des pièces emblématiques du courant chorégraphique qui se dessine alors : Ulysse se définit comme « une activité continue d’une heure trente », qui rend hommage à l’héritage américain de la post-modern dance – l’absence de narration, le rôle laissé au hasard, le minimalisme – tout en rompant avec ce modèle pour affirmer une voie personnelle, celle que Gallotta et ses confrères vont inventer. La pièce fut remontée en 1993 ; en 2007, elle va réapparaître sous le titre Cher Ulysse. Car Gallotta, conscient du fait qu’un quart de siècle après sa naissance, le spectacle n’aura plus le même sens, a pensé cette re-création comme une missive : « Cher Ulysse, ta Méditerranée a disparu. Ton ciel aujourd’hui est parcouru de nuages noir pétrole, les dieux s’y entretuent. » Une façon d’interroger le monde actuel. Et les raisons qui, malgré tout, nous poussent à danser encore.
Marie Chavanieux
Cher Ulysse, chor. Jean-Claude Gallotta. Du 12 au 17 octobre à 20h30 (à 15h le dimanche – relâche le lundi). Théâtre National de Chaillot, 1 place du Trocadéro, Paris 16e.
Tél. : 01 53 65 30 00. www.theatre-chaillot.fr
Danseur contemporain et hip-hop multi primé, [...]
