Fabio Marra monte « Des pivoines du Japon » d’Emmanuel Robert-Espalieu
Comment fait-on avec l’absence ? Comment [...]
Dans C’est un réflexe nerveux… deux jeunes femmes s’approprient les territoires d’un humour longtemps réservé aux hommes. Un duo burlesque où le féminin se dé(b)ride.
C’est un réflexe nerveux on n’y peut rien. À ceux qui se demandent d’où vient ce titre étrange et séduisant : d’une phrase répétée à l’envi par Jacqueline Maillan dans un sketch. Hommage facétieux à une pionnière du comique au féminin qui donne le ton d’un spectacle qui veut conquérir les territoires d’un humour encore trop souvent refusé aux femmes. Sur scène, Thérèse et Palmier traversent une vie répétitive dans laquelle elles s’appliquent à tout bien faire. Jusqu’à ce que leurs envies débordent, que leurs corps craquent sous la pression de leurs envies charnelles, qu’elles relèvent de l’érotisme ou de la nourriture.
Inventer de nouveaux modèles féminins
Dans des costumes à la fois futuristes et médiévaux, Louise Herrero et Estelle Rotier incarnent ces deux étranges créatures issues d’une dystopie patriarcale où l’on découpe les femmes si elles ont ri ou parlé trop longtemps. Dans un texte à la fois comique, poétique et politique, où elles se mettent par exemple à confondre « vite » et « bite », les deux artistes font valoir leur sens du burlesque dans un déjeuner qui déraille, petit à petit. Quelque part entre deux clowns absurdes, Tardieu et Monty Python – manquent encore trop les références féminines du rire – elles naviguent entre humour et tragédie en cherchant à inventer de nouveaux modèles féminins, « des égéries autres qui décident, agitent et transgressent ». Un spectacle de la compagnie Mesa Feliz, « table joyeuse » en espagnol, où le comique n’hésite pas à se faire cru dans la droite ligne d’un rire qui libère, où se révèlent à gorge déployée ces désirs que l’homme aime tant voir contenus.
Eric Demey
Les jours pairs uniquement, du 4 au 20 juillet (relâche le 16) à 14h50. Tel : 04 90 03 01 90.
Comment fait-on avec l’absence ? Comment [...]
Adapté d’une interview de Yann Andréa, le [...]
À partir de quelques-unes des figures peintes [...]