Céline / Proust : une rencontre ?

Souhaitant confronter deux des auteurs les plus renommés du XXème siècle, « autour de ce qui peut les rapprocher et au-delà de ce qui les oppose », Ivan Morane fait dialoguer Proust et Céline. Emil Brami, coauteur de l’adaptation théâtrale des textes, a trouvé, au début de la Recherche, cette phrase qui fait référence à la cacherout, à propos de Françoise : « la déranger dans ses habitudes était comme faire bouillir le chevreau dans le lait de sa mère. » Selon Ivan Morane, c’est le rapport à la mère qui rapproche les deux écrivains.« Tous les proustiens savent le rapport névrotique et passionnel de Proust à sa maman. La Recherche s’ouvre sur le célèbre baiser refusé. En revanche, on ignore quasi totalement le rapport de Céline à sa maman. Céline a très peu écrit sur elle, mais quand il l’a fait, notamment dans les quelques lettres qu’il a écrites à la mort de sa mère, c’est à la fois terrible et bouleversant. » Ivan Morane interprète ce dialogue à deux voix, soutenu par le violoncelle de Silvia Lenzi.

Catherine Robert