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Aventure écologique, amoureuse et anticipatrice, Céleste, ma planète porte au plateau le roman de jeunesse de Timothée de Fombelle. Un excellent spectacle familial mis en scène par Didier Ruiz.
On connaît Didier Ruiz pour son théâtre documentaire, où il fait monter au plateau des acteurs non professionnels. Avec Polar Grenadine, le metteur en scène s’est aussi lancé dans le genre du spectacle familial, qu’il poursuit ici avec Céleste, ma planète. Dans un dispositif similaire à son premier opus, il fait jouer les comédiens avec, derrière eux, des images dessinées, parfois animées, qui accompagnent l’adaptation du roman de Timothée de Fombelle, auteur jeune public très justement réputé. Un jeune homme de 14 ans qui tombait amoureux comme il respire a décidé, il y a huit ans, que cela ne lui arriverait plus. Mais il croise Céleste, qui disparaît aussi vite qu’elle est apparue dans son école. Il craque, se lance à la recherche de la jeune fille et, sans le savoir, dans une série d’aventures qui vont le conduire à tenter de sauver la planète. Fable écologique très habilement construite autour de cette fertile formule : « si la planète était une personne, on ferait tout pour la sauver », Céleste, ma planète combine puissance métaphorique, univers original, références filmiques et courses poursuites, construisant ainsi un spectacle tout à la fois touchant, amusant et haletant.
Une incontestable réussite
Le jeune homme habite dans une grande tour, elle-même entourée d’immenses immeubles de plus de cent étages, dont l’un abrite la fameuse firme Industry. Sa mère n’est jamais là car elle travaille tout le temps. Elle lui remplit le frigo à distance, à coups de grosses livraisons qui lui feront la semaine. Il partage donc son temps avec son ami Briss dont le père lave sur sa nacelle les carreaux des gratte-ciels. Voilà pour le cadre d’une histoire au goût d’anticipation qui convient à merveille au propos. Au plateau, Hugues de la Salle tient le rôle principal de cette histoire racontée à la première personne. Delphine Lacheteau celui des personnages féminins, surtout donc de Céleste. Et Mathieu Dion de toute une ribambelle de personnages – père de Briss, docteur, infirmière… – pour finir en trappeur du Grand Nord. Un rideau de tulle que les comédiens plient et déploient permet la projection des images, qui donnent à voir sur un mode non réaliste des tours, des toits, des paysages, dans un univers graphique à mi-chemin entre l’illustration et le dessin animé savamment concocté par Lucien Aschehoug. L’ensemble est parfaitement équilibré. Le jeu tout en nuances et en variations. Le regard accroche tantôt les interprètes, tantôt les dessins. Les images n’empêchent pas l’imaginaire. Et l’humour et les rebondissements soufflent continûment sur le plateau. Le tout sur fond de situations de films d’action combinées à la force poétique d’un texte qui traite du désastre écologique, sans en édulcorer la gravité, et tout en maintenant le désir d’agir. Une incontestable réussite à voir en famille.
Eric Demey
le samedi à 18h, le dimanche à 15h, le mercredi 14, mardi 20 à 15h, le 21 à 15h et 19h, le 22 à 19h. Tel : 01 45 84 72 00. Durée : 1h.
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